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lundi 27 février 2012
par  LieuxCommuns

Nous, immigrés arabes, face à nos choix politiques (2/2)

Voir la partie précédente (.../...) Que s’est-il pensé ? Ce texte ne donne pas, volontairement, dans la nuance des termes pour nous qualifier, nous pré­férons nous auto qualifier d’Arabes, tout simplement, comme le font tous les Arabes, immigrés y compris, entre amis, dans la fa­mille, (…)

En réponse à...

lundi 14 septembre 2020 à 10h26

2020 ! Moi, vieille, « Française » quoique de sangs-mêlés (au pluriel, oui, oui... mais rien d’arabe !), de famille et d’éducation « catho à la française », soit... assez peu pratiquante, eh bien... sourire : je vous découvre grâce à un lien trouvé dans un commentaire de lecteur... du Figaro :-) ! Et... ce texte, brillant et sans fioriture, non seulement m’a appris ou fait comprendre certaines choses, mais je me demande pourquoi je ne l’ai pas lu avant... Bien avant... Où étiez-vous, où étais-je donc ? Étonnant... Nous, dans un « lieu commun » où l’un ne voit pas l’autre et l’autre ne voit pas l’un... Je n’avais pas, en particulier, vu ni compris l’impact des votes « arabes » en France sur le devenir des sociétés maghrébines... Ni saisi cet « opportunisme arabe », bien... normal, hélas – enfin : humain. Rarement – ou peut-être jamais, d’ailleurs – un article m’aura fait autant toucher du doigt la difficulté d’être « immigré », en étant « ici » sans vouloir – pouvoir, oser... – tout à fait quitter « là-bas », etc. Je ressentais pourtant cette espèce de « racisme » consistant à laisser entendre, parmi nos « bien-pensants » si perclus de « bienveillance », que seuls les Occidentaux seraient capables d’écrire leur histoire de manière volontaire, tandis que les autres peuples, issus et porteurs d’autres civilisations, ne devraient être vus que comme d’éternelles « victimes » – ce qui, personnellement, me choque toujours un peu, bien que... l’on doive tout de même, sans doute, condamner celui qui colonise plus que le colonisé, le fort plus que le faible, l’attaquant plus que l’attaqué, celui qui fait le mal plus que celui qui le subit, etc.

Bref, bien d’autres choses encore m’ont interpellée dans cet article, et... quand je vois qu’il a été écrit il y a déjà de nombreuses années, je me dis « Que de temps perdu » ! Et aussi : « Tiens ! Une parole arabo-musulmane qui se fait entendre ! ENFIN ! » (Et, en plus, une parole de femme, sauf erreur ? Mais une femme qui, apparemment, n’a pas encore vraiment tranché entre participe passé « au masculin parce que le masculin l’emporte [ah là là] », ou « au féminin, parce qu’on préfère l’accord de proximité », donc... c’est un papier écrit par une femme, qui parle « des Arabes », parfois au féminin et parfois au masculin « générique », tout à fait dans l’air du temps français actuel... :-))

Eh bien, il était temps ! Je crois « entendre » que... côté « Français non musulmans », mais notamment des générations « seniors », nous sommes très, très, très nombreux à trouver que ça se faisait attendre... Je veux parler des Français nés dans les années d’après-guerre, dans une France encore très peu « mélangée », où l’on disait encore « israélite » pour ne pas prononcer le mot qui, apparemment, brûlait les lèvres, mais des Français qui « sont allés à l’école de la République », ont lu les grands textes, ont participé aux « Trente Glorieuses », passé le cap de « 68 » en même temps que celui de leur âge adulte, reçu quelques enseignements de « la gauche », des « intellos », appris à débattre passionnément, appris aussi, via leurs voyages, via leurs études, via leurs nouveaux amis, à regarder autrement que leurs parents ces nouvelles « cultures » qui, ces dernières décennies, venaient s’agglutiner à la nôtre, d’abord avec empathie, pour ne pas dire avec pas mal d’« appropriation culturelle » (! Ah ! les merguez du 14-Juillet !), puis... , peu à peu, comme autant de petits Finkielkraut, ont fini par déserter cette gauche qui les avait fait grandir, par refuser son sectarisme, ses compromissions et sa moraline aveuglante qui aura remplacé l’ascenseur social par l’assignation aux origines, ce « multiculturalisme » et ses pernicieuses fractures, et fini aussi, hélas, par... se méfier de ceux qui, porteurs de ces nouvelles cultures, sont, peu à peu, RE-devenus, nés de la deuxième, troisième ou quatrième génération, soit « suspects », soit... de nouveau « étrangers », voire « ennemis » lorsqu’ils divorcent eux-mêmes de notre société pour adopter les habits de Daech ou des Frères musulmans, comme on peut en entendre sur YouTube, notamment prêcher comment doit se comporter la femme pieuse musulmane, etc. En résumé : j’avais le sentiment que nous nous étions rencontrés, que nous avions commencé à nous aimer un peu, sans doute avec quelques efforts de part et d’autre, puis que nous nous étions perdus de vue... Voire : que, aujourd’hui, nous commencerions presque à nous détester...

Et, aujourd’hui, eh bien... je viens de lire un texte non pas « multiculturel », mais « de culture française mélangée à une autre », c’est-à-dire, pour moi, de culture française, puisque nous sommes un peuple fait de mélanges, depuis des siècles... C’est en tout cas comme ça que moi, je perçois notre culture française, et... comme ça que je l’aime : avec plein d’apports d’ailleurs, qui, chaque fois, m’ouvrent de nouvelles portes, m’offrent un nouvel éclairage...

Et... tant pis si ce n’est pas comme ça que vous vouliez être lue : moi, je prends comme je peux :-). Je commençais à croire les ponts rompus, et je vois qu’ils ne le sont pas, en tout cas pas complètement, pas partout... Merci, bravo !

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