J’ai eu beaucoup de plaisir et d’intérêt à lire cette interview. C’est un peu plus que ça en fait. Au risque de paraître ridicule… je l’ai un peu pris dans les tripes, elle m’a un peu remué cette vingtaine de pages…
Je me retrouve, ou plutôt je retrouve des impressions, sentiments ou idées souvent confuses, remarquablement bien exprimés dans ces propos. Dit autrement, voilà ce que je disais à chaud aux copains qui m’ont transmis le texte : « C’est simple en fait : je suis à la fois terriblement jaloux de ce qu’il a pu dire et terriblement heureux de les lire. »
La « jalousie » fugitivement ressentie venait de cette mégalomanie à se croire (un instant, un instant seulement) comme un des rares porteurs de ces idées à faire infuser dans la société. Mais il faut faire plus qu’« infuser », et dans ce sens votre interview me donne déjà des pistes pour avancer. Tout ce qui est dit sur la nécessité, l’impératif, malgré les difficultés, de la « refondation » radicale d’une pensée, visée, praxis « révolutionnaire » et « responsable » (ou conséquente avec elle-même... et le monde qu’elle prétend transformer radicalement) ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd (ou plutôt sous les yeux d’un aveugle).
Et puis il y a le fait, capital, que ces réflexions et idées sont diablement, redoutablement clairement exprimées : un lubie qui me taraude depuis que j’ai commencé la lecture de Castoriadis. Il y a peut-être encore du travail pour qu’un « non-castoriadien », et encore plus quelqu’un d’hermétique au sciences sociales, entrevoit toutes les nuances et richesses ici présentes, mais c’est déjà bien mieux que tout ce que j’ai pu tenter.
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