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samedi 31 décembre 2011
par  LieuxCommuns

Eléments de réflexion pour une critique de la famille et du couple

Avril 1998 Daniel Lapon, 110, rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris 1 - Evelyne Le Garrec : “ Un lit à soi ”, Seuil, 1979, 252 p. “ Cette structure à deux [le couple], caricature de communauté réduite à sa plus simple expression, fait écran entre soi et tous les autres. La cohabitation (…)

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mardi 11 mars 2014 à 18h49 - par  Sofia Walid

Pour sortir de « l’agacement » et de la condescendance envers ceux "qui tirent leur coup chez les putes et/ou qui prennent des kilos et s’habillent en jogging..." mais aussi de la recherche égoique de la validation de quelques choix de vie par quelque individu ou groupe que ce soit, bref pour commencer à penser la question du couple et de la famille honnêtement et sans fard, on pourrait d’abord prendre exemple sur ces femmes antillaises qui tentent - en toute simplicité mais avec profondeur et surtout loin des salons pseudo-intellectuels et des formules empruntées (mais non digérées) - de s’interroger avec lucidité sur le poids de leurs déterminismes culturels dans leur relation aux hommes, au couple et à la famille, et par là-même de s’en émanciper.

http://www.franceculture.fr/emissio...

Enfin, et au risque d’agacer un peu plus... Une citation, tirée de « La Culture du narcissisme » de C. Lasch (pp. 82-83.) qui, dans cet ouvrage - et loin de toute nostalgie réactionnaire du schéma patriarcal de la famille - esquisse les traits de la famille post-moderne, pour ne pas dire totalitaire ; du tout « Papa » au tout « Moi », pourrait-on résumer...Thématique explorée et approfondie dans " Un refuge dans ce monde impitoyable. La famille assiégée, 1977), Bourin Éditeur, 2012, du même auteur.

« Les nouvelles formes sociales requièrent de nouvelles configurations de la personnalité, de nouveaux modes de relations, de nouvelles façons de percevoir et d’organiser les expériences individuelles. Le narcissisme est un concept qui ne nous fournit pas un déterminisme psychologique tout fait, mais une manière de comprendre l’effet psychologique des récents changements sociaux — à condition toutefois de garder à l’esprit non seulement les origines cliniques du narcissisme, mais également l’idée que le normal et le pathologique forment un continuum. En d’autres termes, ce concept nous donne un portrait passablement exact de la personnalité “libérée” de notre temps, avec son charme, la pseudo-conscience de sa propre condition, sa sexualité tous azimuts, sa fascination pour la sexualité orale, sa peur de la mère castratrice (Mme Portnoy (1)), son hypocondrie, sa superficialité défensive, sa crainte de la dépendance, son incapacité à s’affliger de la peine d’autrui, sa terreur de vieillir et de mourir.

De fait, le narcissisme semble représenter la meilleure manière d’endurer les tensions et anxiétés de la vie moderne. Les conditions sociales qui prédominent tendent donc à faire surgir les traits narcissiques présents, à différents degrés, en chacun de nous. Ces conditions ont également transformé la famille qui, à son tour, modèle différemment la structure de base de la personnalité de l’enfant. Une société qui ne croit pas avoir d’avenir est peu portée à s’intéresser aux besoins de la génération montante ; le sens omniprésent d’une discontinuité historique — plaie de notre société — atteint la famille avec un effet particulièrement dévastateur. Les parents modernes tentent de faire en sorte que leurs enfants se sentent aimés et voulus ; mais cela ne cache guère une froideur sous-jacente, éloignement typique de ceux qui ont peu à transmettre à la génération suivante et qui ont décidé, de toute façon, de donner priorité à leur droit de s’accomplir eux-mêmes. L’association du détachement affectif et d’un comportement destiné à convaincre l’enfant de sa position privilégiée dans la famille constitue un terrain d’élection pour l’éclosion de la structure narcissique de la personnalité. »

1. Mme Portnoy : la mère du narrateur dans le roman de Philip Roth, Portnoy’s Complaint (traduction française : Portnoy et son complexe, Gallimard, 1970). C’est sur le portrait de cette typique mamma juive américaine que s’ouvre le roman dont le premier chapitre s’intitule : «  L’être le plus inoubliable que j’aie jamais rencontré » (n.d.t.)

« La Culture du narcissisme » de C. Lasch – La vie américaine à un âge de déclin des espérances, 1979), Climats, 2000 de C. Lasch.

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