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vendredi 19 novembre 2010
par  LieuxCommuns

La clôture (religieuse)

Texte radiophonique d’Abdelwahab Meddeb (auteur de « La maladie de l’Islam », Seuil, 2001), dans « Contre-prêches. Chroniques », Seuil, 2006 Soit trois remarques sous forme de rappel : 1. Une religion qui se dit ultime, porteuse du message divin définitif, scellant l’inspiration (…)

En réponse à...

vendredi 7 janvier 2011 à 01h38

salut Il faut faire la différence entre une majorité qui se dit musulmane et le mouvement islamiste. La majorité des peuples musulmans pratique ce que j’appelle « l’Islam Populaire » qui est un mélange de croyances et d’habitudes et de traditions dont une grande partie n’a rien à voir avec l’islam. Plusieurs aspects de l’Islam radical ont disparu de nos sociétés. En fait l’islam a enfanté 55 groupes religieux et ce phénomène est commun à toutes les religions. on est musulman mais on porte le minijupe, on chante, on danse, on se rencontre hommes et femmes, on pratique même des traditions pharaoniques (El fark ou « la séparation » le 40 ème jour après le décès ; etc. ) La montée des courants islamistes est due à plusieurs facteurs : la crise économique et sociale, la propagande des chaines de TV des pays comme l’Arabie Saoudite, l’absence de valeurs nouvelles qui peuvent unir un peuple et ouvrir de nouveaux horizons, le soutien du capitalisme mondial à certaines fractions de ces courants, la faillite des courants staliniens, le soutien de certains régimes à ces groupes pour contrecarrer les mouvements gauchistes....... Pour le cas de l’Algérie il faut signaler que la petite bourgeoise à la tête du FLN a su utiliser la religion et le nationalisme dans sa propagande. Puisque le colonialisme avait interdit la langue arabe dans les établissements scolaires le pouvoir en place a fait appel à des enseignants de l’Egypte, La Syrie .... faute de cadres et c’étaient en majorité des frères musulmans qui ont fuit leur régime en place. Il ne faut pas poser les problèmes en terme religieux mais s’intéresser aux vraies questions. Pour Pierre je remarque que les turcs ont eu une influence énorme sur nos sociétés et il ne faut pas avoir illusion sur la société turque : c’est une fausse laïcité. Quant à Bourguiba il était semi_laïque et à maintes reprises il a du faire appel à la religion notamment pour dénigrer les communistes. Il était l’exemple même d’un dictateur plus ou moins éclairé et il a avait le soutien de l’occident capitaliste. Pour Ibn Khaldoun, il était « achariste » (une fraction musulmane qui appelle à l’application à la lettre du Coran) et il était contre la philosophie. Tous les philosophes arabes et musulmans ont cherché à faire le lien entre la philosophie et la religion (y compris Averroès) et leur philosophie étaient purement religieuse (à l’exception de certains philosophes comme Ibn Errawandi et Arrazi qui ne croyaient pas à une puissance divine ) La religion juive est faite pour le peuple élu, le christianisme a trouvé un empire en place et s’est développé essentiellement de façon verticale, quant à l’Islam c’est une religion qui s’est étendue essentiellement de façon horizontale et dans toutes les directions car c’est « Al Fath » (le fait de conquérir de nouveaux peuples et nations) qui a crée cette civilisation qu’on nomme arabo_musulmane. Les islamistes croient que cette mission n’est pas terminée et qu’il est temps de reprendre les « Foutouhaats » pour islamiser le reste du monde. Je pense qu’aujourd’hui, on ne peut poser les questions d’un point de vue national ou religieux et que la quête de l’autonomie en occident et dans les autres pays jouent contre les visées de l’islamisme. Les défis politiques, sociales, économiques, écologiques sont communs à tous les peuples et les islamistes évitent de poser ces questions car elles nous éloignent de leur projet de créer un état théologique. Car tous ces défis se résument à la question démocratique ce qui est à l’encontre avec le modèle islamiste. Quand on dit la maladie de l’Islam on suppose qu’il y a un remède. Mais nous sommes plutôt malades de manque de vraie démocratie partout dans le monde et à différentes degrés et ce n’est pas l’islam qui est malade mais nos sociétés qui subissent l’abrutissement capitaliste. Quand il y a eu les grèves des ouvriers El Mahalla en Egypte, il y a deux ans, les frères musulmans ont boycotté le mouvement social car il va à l’encontre avec leurs visées. Je signale que les pays arabes et musulmans ont connu des expériences de création de groupes qui font penser aux soviets (en Egypte en 1911 et en Iran avant la « révolution »). Plus le mouvement social et démocratique avance plus l’influence des courants islamistes se rétrécit. J’ai écrit il y a 8 ans ce qui suit : « Il n’est pas juste de dire que le nationalisme (ou la décolonisation) “ a signifié pour (nos peuples) de n’être plus sous la botte des sergents français ou anglais et de rester sous la botte d’un sergent bien de chez nous ” (Castoriadis : Domaines de l’homme). Nos peuples n’ont pas choisi d’être “ sous la botte ” de ces sergents dont un bon nombre a bénéficié du soutien inconditionnel des pays libres et démocratiques ». je ne pense pas aussi que nos peuples accepteront d’être sous la botte d’un dictateur islamiste.

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