L’articulation qu’il rétablit entre l’institution et la "démocratie
insurgeante" est précieuse, elle replace l’institution du côté du droit
social et l¹extraie du politique, développant ainsi les propos de Lire
Saint-Just, son introduction aux OC de St Just (Gallimard 2004).
En outre, on peut lire dans les lignes que j¹en extraie ici (pp. 34 à 36), à
la lumière de l¹involution actuelle, la connexion exacte, quasi identifiée,
du processus de marchandisation de la société avec les effets fonctionnels
du politique comme institution de ³blocage² du social passant tout entier
sous son emprise, le tout donnant une exacte description du fascisme (je
mets les passages à ce sujet en italique) :
"(...) Il faut dissocier droit et pouvoir, un ordre juridique et donc social
est concevable indépendamment de tout phénomène de contrainte et d¹autorité.
(...) Le lien politique n¹aboutit qu¹à une sociabilité par interdépendance
où les individus essentiellement distincts se délimitent réciproquement et
ne connaissent qu¹une liaison externe. Dès que la loi politique pénètre dans
l¹état civil, les rapports les plus naturels sont vécus sur le mode du
conflit et des rapports de dépendance se substituent à des rapports d¹union.
Autrui, dans une telle société, est perçu comme un obstacle et la relation à
autrui comme une relation d¹antagonisme ; la cité n¹est plus qu¹un assemblage
de citoyens hostiles, divisés, se ménageant les uns les autres selon
l¹équilibre du rapport de force, et seulement liés par l¹Etat qui se
superpose à eux de l¹extérieur. L¹expression juridique d¹une telle forme de
sociabilité ne peut être qu¹un ordre de coordination, autrement dit le
contrat, instrument nécessaire à la médiation entre des individus séparés. A
l¹inverse, la forme de sociabilité valorisée est spontanée. [...] Forme de
sociabilité par interpénétration où, malgré les différences l¹identité
prévaut, elle donne naissance à un doit d¹intégration, résolument
anticontractuel, le droit social. [...] L¹Etat, la médiation contractuelle
des volontés, ne crée pas la société. [...] L¹ordre social existe donc en
tant qu¹ordre autonome, indépendant de l¹ordre étatique qui n¹a pour effet
que de troubler cet ordre premier."
Le 10 Thermidor (28 juillet) 1794, les institutions (françaises) se coupent
définitivement du droit social et retombent sous l¹autorité du politique.
Elles ne s¹en émanciperont pas, bien que les rappels au droit social y
taillent quelques brèches à la Libération qui seront de nouveau grignotés
élections après élections.
De même, on peut remarquer que les institutions mondiales issues de l¹ONU
furent également vouées dans un premier temps à protéger les droits sociaux
universels.
Depuis 2005, force est de constater qu¹elles sont passés sous l¹autorité
politique en l¹occurrence celle de la barbarie libérale faisant loi sur le
droit social et relayée à tous les niveaux de l¹emprise étatique (nations)
et supra-étatique (unions continentales).
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