Tentative d’analyse interne d’un SEL

dimanche 10 mai 2009
par  LieuxCommuns

SELanalyse : une tentative d’analyse interne d’un Système d’Echange Local

La plupart des nombreux écrits consacrés aux SELs suivent une approche globale qui apporte les indispensables éclairages de la sociologie classique et les critiques nécessaires des politiques économiques (Lipietz 1995, Duboin 1997, p.ex.). Pourtant les mouvements alternatifs, et les SELs en premier, dans leur morcellement et tâtonnements, veulent se construire sur les pratiques singulières de chacun : ils exigent de ce fait des travaux capables d’offrir l’outillage théorique et pratique nécessaire pour faire face aux problèmes abyssaux qui se posent inévitablement dans leurs collectifs. Ceux-ci semblent trop souvent désarmés face a la reproduction collective des mécanismes contre lesquels ils sont censés lutter. L’enjeu est de taille et appelle à l’élaboration de groupes capables d’auto-analyses lucides et systématiques, aujourd’hui aussi rares que précieuses. Tous deux adhérents au SEL (X) depuis plusieurs an-nées, dont un membre réélu du CA et trésorier, nous faisons ici brièvement le point sur une expérience, en cours, d’analyse interne. Nous présentons les hypothèses auxquelles nous aboutissons, mais également le dispositif collectif, le « pôle SELanalyse », qui nous ont permis de les élaborer, en espérant que l’aspect un peu dense du présent texte ne découragera ni la lecture ni les réactions souhaitées.

Des nécessaires contradictions au capitalisme bureaucratique

Les SELs en se voulant une « construction démocratique de l’économie » travaillent l’opposition pluriséculaire entre économie et politique qu’impose le capitalisme. En s’attaquant à la contradiction fondamentale de ce der-nier, l’impossibilité de soumettre l’être humain à la (pseudo) rationalité économique, ils sont amenés à s’affronter à d’autres antagonismes qui les traversent très concrètement.

Le catalogue, par exemple, peut référencer les offres et demandes des adhérents sous deux formes : par thèmes (bricolage, informatique, ect...) ou par numéro d’adhérent. La première relève plus d’une organisation égalitaire et concurrentielle et la seconde d’un réseau d’affinités. Cette opposition entre formel et informel (Latouche 1996) semble également se retrouver au SEL (X) dans les débats qui l’agitent depuis sa création en 1996, sur la nécessité de trouver un lieu d’activité fixe, indispensable pour une association déclarée et reconnue mais superflu pour une communauté d’échange libre. Cette opposition intrinsèque recoupe par beaucoup celle entre don et marché (Servet & al. 1999, p.120), visible dans l’impossibilité d’appliquer les règles de l’échange et de la comptabilité (interdiction de l’Euro, honnêteté, hospitalité, planchers et plafonds, ...), et les situations équivoques que provoquent le don et le troc. N’est-ce pas ce à quoi veut remédier « l’Esprit du Sel », complément moral et tacite des très explicites statuts et charte. Le clin d’œil à « l’esprit du don » décrit comme régulant la vie sociale des sociétés archaïques, est tout-à-fait symptomatique de cette volonté d’articuler le moderne et le non-moderne. On retrouve cette contradiction dans la critique sociale anticapitaliste, qui peut se définir comme la lutte contre les inégalités (au nom de l’égalité, de la transparence) et contre l’atomisation sociale (au nom de la communauté et de la solidarité) (Boltanski & Chiapello 1999). Les SELs participent à son renouveau depuis le début des années 90, qui affichent autant l’exigence de convivialité que celle de confrontations constantes d’assemblées démocratiques. Toutes ces contradictions sont constitutives de l’identité même des SELs et représentent d’immenses chantiers (Plassard 1997) qui imposent de rigoureux travaux de recherche profane. Les risques sont grands de sacrifier à l’un des termes, quel qu’il soit, sans trouver d’articulations réellement novatrices : le SEL des « patates douces » d’Ivry devenu véritable communauté affinitaire s’est dissout en tant qu’association, supprimant comptes et monnaie. On peut se réjouir de cette « création de lien », tout en reconnaissant le danger d’un repli néo-clanique qui élude la question du fonctionnement démocratique du collectif. De manière symétrique l’accent mis presqu’exclusivement sur le versant économique dans l’approche de « l’économie solidaire » au détriment de l’aspect politique (Caillé 2003), masqué par l’invocation du rôle « social » des SELs (Gilet 2004), est déjà une concession faite à l’imaginaire capitaliste. C’est cette résurgence de l’idéologie néo-classique à travers la reproduction des mécanismes du capitalisme bureaucratique que nous croyons déceler au sein de notre association.

Créée sur l’initiative d’une vingtaine de personnes (dont les trois-quarts l’ont quitté depuis) à l’issue d’une conférence, le SEL (X) devint peu à peu une autocratie quasi régalienne qui rendit les deux comptabilités (euro et unité locale) très opaques tout en anesthésiant les centres de décisions (Assemblées Générales et Comité d’Animation). « On » décida alors d’octroyer un « cadeau de bienvenue » de 500 unités locales aux nouveaux adhérents, afin de contrecarrer leur « peur du découvert », et de rétribuer les volontaires pour leur participation aux tâches matérielles (tenue et diffusion des catalogues et bulletins internes, permanences, ect..). Cette période, qualifiée aujourd’hui d’« ancien régime », marquée par les manipulations et les suspicions de détournements, prit fin par une mini-révolution en AG (décembre 2002) sous contrôle judiciaire. Le CA qui en fut issu régularisa comptes et rôles, et se conforma aux statuts standards de l’association (tout en laissant en suspens la question des conditions de l’avènement d’une telle situation et celle du payement de l’huissier). Le nouveau CA eut alors à gérer un excédent de 600.000 unités locales créées ex nihilo, et un désintérêt général . Le premier fut lu comme une menace d’inflation (le « puits sans fond »), la seconde comprise comme un manque d’attractivité monétaire. La rétribution des volontaires fut donc maintenue et étendue aux membres du CA, mais cette fois financée par un prélèvement trimestriel sur les comptes de tous les adhérents . Ces décisions censées « dynamiser les échanges », depuis reconduites par des AG convenues sont lourdes de conséquences : le prélèvement systématique entretient la tendance individuelle au crédit tandis que la rémunération crée des inégalités de comptes faramineuses (comptes de plus de 10.000 unités locales) le tout entretenant la désertion des lieux de décisions (CA régulièrement élu en AG extraordinaire donc sans minimum requis, démissions et absentéisme massifs des élus). Ces phénomènes, leur lecture et les réponses qui leur furent faites, relèvent de l’imaginaire capitaliste bureaucratique. Et les contradictions originelles fortement politiques sont aujourd’hui devenues siennes : opposition structurelle entre un appareil plus ou moins dépersonnalisé et une base dépossédée de facto de pouvoirs décisionnels, antagonisme entre comportements individuels et injonctions culpabilisantes (règles d’échanges, appel à la consommation/dépense, à la participation...), accumulation, d’abord collective, puis individuelle par la généralisation d’un salariat horaire primitif banalisé et élargit aux « décideurs », fétichisation de la monnaie prise comme identité même du SEL, ralliement à la lecture monétariste contemporaine dénié par l’imposition d’une « novlangue » (« participation obligatoire » et « bénévolat rémunéré »), et in fine (re)production de l’homo oeconomicus mû uniquement par le calcul rationnel de ses intérêts financiers. Le cas du SEL (X) demande d’interroger les autres SELs de France, qui n’ignorent ni logique bancaire (limite au débit plus qu’au crédit), ni impôts et salariat pratiqués par la moitié d’entre eux, ni mesures économiques incitatives (Henry & al. 1999), donc ni, visiblement, la « reproduction perverse des pratiques dénoncées » (timidement notée par Laacher 2004, pp. 98-99).

Ces constatations alliées à quelques spécificités encore esquissées - référence au temps comme richesse (Plassard 2004), au réseau comme mode d’organisation (Castells 1998), capitalisation des relations sociales (Honsstchoote 2000), reproduction de phénomènes d’exclusion (Neyer 1997), etc... - amènent à une hypothèse hardie, mais déjà soulevée - de façon très ambiguë - dans ces pages (Plassard 2004) : Les SELs, par l’abandon du travail politique de leurs vocations contradictoires, peuvent facilement se rapprocher du néo-managment (Le Goff 1999, Mendel 2001 pp.218-232) du nouvel esprit du capitalisme (Boltanski & Chiapello 1999), voire un nouveau type de capitalisme (Corsani & al. 2001), qui auraient tiré les leçons des mouvements contestataires des années 60.

Du pôle SELanalyse à l’analyse institutionnelle généralisée

A l’origine de ces hypothèses était le malaise de l’association, et particulièrement la désaffection généralisée des adhérents, qui était mise sur le compte du suivisme et de l’apathie contemporaine. Prenant au sérieux ces traits constitutifs de l’époque, en cherchant les mécanismes locaux susceptibles de l’entériner, nous décidons de créer le pôle « SELanalyse », afin d’« étudier ce qui se passe dans un SEL : objectifs, moyens, résultats, évolutions, dérives, esprit et pratiques, bilans, … » . Il s’agit d’une réunion librement animée et reconduite par les participants présents (elle sera mensuelle de fait). Elle produit un compte rendu (CR) à forme libre, rédigé par les volontaires et publié dans le bulletin interne mensuel (ainsi que sur le site de l’association depuis avril). La vie de ce dispositif peut se diviser grossièrement en trois phases.

  • L’état de grâce, le premier, commença et finit avec la première réunion, qui vit venir 6 personnes - dont quatre faisaient partie du CA, dont le responsable du comité de rédaction du bulletin interne - venus pour encourager autant que pour sonder. Le point abordé (la question de l’huissier) vint spontanément, et révéla les profondes divisions du SEL (X), et notamment la surimplication d’une douzaine de personnes symétrique à la désaffection générale. Le CR fut partiellement autocensuré sur la demande du responsable du bulletin.
  • L’événement annonça la seconde phase, agonistique, caractérisée par un conflit permanent entre le pôle et l’association. Il est possible d’y distinguer « l’effet Ben Barka » (Lourau, Lapassade 1971) ; la disqualification par l’oubli, l’ignorance, l’indifférence : les effectifs du pôle furent réduits (une dizaine de personnes passèrent sur huit réunions), nos sollicitations furent quasi sans réponses, les problèmes de publications frappés de mutisme. Car c’est principalement autour de l’édition des CR que se concrétisa le conflit : malgré l’adoption d’un style télégraphique et humoristique plus elliptique, résistances, oublis divers, coupures ciblées, erreurs de pagination, furent constants. C’est ici « l’effet Muhlmann » (Lourau 1973), selon lequel des forces nouvelles ne peuvent être intégrées dans un collectif qu’en les rendant équivalentes aux formes déjà en place : notre discours ne correspondait en effet en rien à celui que le SEL (X) se tenait sur lui-même (ce qui ne préjuge en rien de leurs valeurs respectives). Pas de réactions officielles, pas de débats, très peu de réactions publiques (sur listes internet) et majoritairement défavorables. Cette posture qu’un message résume bien (« les nouveaux s’en foutent et les anciens [en] ont déjà discuté plein de fois (…) soit entre eux, soit avec des sociologues soit aux journées d’été soit dans des CA. ») pourrait être traduite par un « effet fin de l’Histoire », dont l’omniprésence contemporaine le dispute à la force du sous-entendu : rien de nouveau ne surgira du débat d’idées... La légitimité de notre entreprise, largement remise en cause par ces biais « publics », se fondait « en privé » sur la profondeur des questions abordées en réunions, de fréquentes et spontanées promesses ( souvent non tenues) de présence, et quelques mails d’encouragements.
  • La dernière phase, crisique, apparut en mai dès la réadoption de CR plus explicites, dont le second (« Le SEL est-il soluble dans le capitalisme ? ») fut sans motif refusé à parution. La discussion en CA autour de cette « censure » sans avertissement provoqua plusieurs heures de vifs débats contradictoires, qui faisaient suite à la longue intervention d’un adhérent venu « dénoncer l’embourgeoisement du SEL (X) » et proposant un « grand débat ». Le responsable du bulletin interne, seul à assumer la parution depuis plusieurs mois, démissionna à cette occasion. Nous fîmes paraître le texte incriminé et la réponse de deux pages qu’il reçut d’un membre du CA dans un ersatz de bulletin interne, fin juin, intitulé « SEL débat ». Etait stipulée la décision du CA d’épauler pour la rentrée l’organisation de débats à ce sujet, à charge de deux adhérents, l’intervenant qui le proposa et l’un de nous. To be continued...

Notre dispositif balbutiant est largement perfectible, mais son analyse critique, rendue difficile par l’absence de retour, ne peut être faite ici, faute de place. Signalons juste la difficulté de le rendre appropriable par tous : de par nos liens amicaux, et notre proximité de vue, le risque existe de nous constituer de facto en « boîte noire » malgré notre souci de transparence, de résilience quant aux visées d’analyses critiques et de résistance quand aux problèmes rencontrés. Ces obstacles font échos à ceux que les SELs rencontrent pour se créer en collectifs démocratiques et novateurs, et leurs dévoilements sont autant d’encouragements : l’apathie et le conformisme de nos sociétés ne semblent pas une fatalité pour peu qu’on se refuse à les recréer collectivement... Notre démarche, fondamentalement politique, se réclame principalement d’une sociologie militante, l’analyse institutionnelle (Lourau, Lapassade 1971). Si elle s’inspire d’expériences précédentes (Boumard 1988, Liatard 2004, Khayati 2005) qui refusent les analyses de complaisance des carriéristes des sciences sociales actuelles (Caillé 1993), elle ne saurait s’enfermer dans aucun carcan disciplinaire ou paradigmatique : Les analyses internes sont le fait quotidien de chacun d’entre nous, mais morcelées, parcellisées, privatisées, puis dilapidées dans l’auto-dénigrement systématique. Elles forment néanmoins l’or du temps quand elles se collectivisent, se confrontent, s’élaborent mutuellement en collectif : mortelle confusion entre le penser par soi-même et le penser seul... Seule l’interrogation permanente - quelle que soit sa forme - peut maintenir une brèche ouverte face à cette tendance de toute institution à se clore sur elle-même en recouvrant ses contradictions inévitables. Cette clôture par un retour à l’imaginaire dominant est la réponse hétéronomique à l’angoisse d’un collectif qui n’est fondé que sur lui-même. Il semblerait que la résurgence du capitalisme bureaucra-tique au SEL (X) se soit enclenchée par un recours à une autorité personnifiée (autocratie) parallèlement à une ac-cumulation collective par la création de monnaie ex nihilo. Toutes deux étaient-elles appelées à combler le « vide » que représentait la somme nulle de tous les comptes et l’indétermination fondamentale du pouvoir ?

Créé au cœur d’un SEL reproduisant ce contre quoi il s’est bâti, le pôle SELanalyse se veut une expérience concrète et reproductible visant la constitution de collectifs capables d’auto-analyse lucide et d’auto-institution explicite. La question s’impose, bien comprise de ceux qui ont tiré quelques enseignements des expériences « communistes » et souhaitent voir « l’altermondialisme » bégayant s’ériger sur autre chose qu’une omerta dictée par le sceau quasi-métaphysique du « bien » face au « mal » (Liatard 2003). Si nous souhaitons la venue d’une « société des petits groupes » autonomes, il faut renouer avec le travail sur le fonctionnement institutionnel interne. Il semble aujourd’hui abandonné aux managers / psychosociologues qui récupèrent à leurs profits la tendance générale des années d’après-guerre à l’autogestion. L’auto-institution permanente est sans cesse une formule à créer, en-deçà et au-delà des panoplies libertaires traditionnelles. Elle est à conquérir sur les regains de l’imaginaire dominant, protéiforme aujourd’hui plus que jamais, dont le capitalisme est la forme les plus saillante. Nous ne pouvons qu’y opposer radicalement la pluri-millénaire tradition Gréco-occidentale du projet d’auto-nomie, l’incessante mise en question en acte des règles, lois, traditions, fondements de nos propres institutions, y compris, et surtout, celles que nous auto-constituons comme alternatives (Castoriadis 1975, Lapon 1994, pour une synthèse). Travail ardu, in(dé)fini, raréfié, mais qui constitue sans doute le sel de la Terre .

Bibliographie

· Boltanski.L, Chiapelleo.E, 1999 ; « Le nouvel esprit du capitalisme », Gallimard

· Boumard.P, 1988 ; « L’analyse interne » in « Perspectives de l’Analyse Institutionnelle » Hess.R & Savoye.A (dir.), meridiens Klincksieck

· Caillé A., 2003 ; « La crise ou quand l’économique dissimule la question du sens de l’existence » et « L’économie solidaire »

· Caillé.A, 1993 ; « La démission des clercs. La crise des sciences sociales et l’oubli du politique », Armillaire La Découverte

· Castells.M, 1998 ; « La société en réseaux », Fayard

· Castoriadis.C, 1975 ; « L’institution imaginaire de la société », Seuil

· Corsani.A, Azais.C, Dieuaide.P, 2001 ; « Vers un capitalisme cognitif », l’Harmattan

· Duboin M.L., 1997 ; « Du SEL au contrat civique », revue Silence n°219, juin

· Gilet.B, 2004 ; « Echec économique, réussite sociale », revue Réfraction n°9, repris dans Silence n°311, juin

· Henry.P, Ristori.N, Laacher.S, Lenfant.A, 1999 ; « Les Systèmes d’Echange Local. Les SEL en juin 1998 », Rapport d’étude

· Honsstchoote.F, 2000 ; « Les monnaies locales :création et rentabilité d’un capital social », DEA sociologie du pouvoir, Université P.VII Jussieu

· Nafissa N, 2005 ; « ‘C’est pire que s’il y avait rien’. Expérience en classe relais ‘expérimentale’ », La revue du MAUSS n°25, à paraître

· Laacher.S, 2004 ; « Les SELs : une utopie anticapitaliste en pratiques », Ed. La Dispute

· Lapon.D, 1994 ; « Eléments d’introduction à l‘œuvre de Cornélius Castoriadis », mémoire de Maîtrise de l’Institut d’Etudes Politiques, Toulouse.

· Latouche.S, 1996 ; « La monnaie au secours du social ou le social au secours de la monnaie : les SELs ou l’informel », Silence n° 211, décembre

· Le Goff, 1999 ; « La barbarie douce. La modernisation aveugle des entreprises et de l’école », coll. Sur le vif, ed. La Découverte

· L.B, 2003 ; « Le Larzac est-il une marchandise ? La contestation sur un plateau », La revue du M.A.U.S.S n°22, octobre, pp. 334 – 339

· Quentin, Nafissa, 2004, « Post-gauchisme et néo-capitalisme », Ecorev

· Lipietz A., 1995 ; « La société en sablier », La Découverte

· Lourau.R, 1973 ; « L’effet Muhlmann », rev L’Homme et la Société, dossier « analyse institutionnelle et politique ».

· Lourau.R, Lapassade.G, 1971 ; « Clefs pour la sociologie », Seghers

· Mendel.G, 2001 ; « Pour une histoire de l’autorité. Permanences et variations », La Découverte

· Neyer.E, 1997 ; « Les SELs système d’échange local », Marris.B (dir), DEA de sociologie, université Bordeaux IV

· Plassard.F, 1997, « SEL : entre économie de marché et économie de don », revue Silence n°216, avril

· Plassard.F, 2004 ; « Les trois sel de la vie », revue Silence n°310, mai

· Servet.J.M (sous la direction de), 1999 ; « Une économie sans argent. Les Systèmes d’Echange Local », Seuil


Commentaires

Réaction d’un adhérent du Sel de Paris
vendredi 18 mars 2016 à 00h34

Bonjour Quentin et Daniel. Malheureusement, je n’ai jamais pu assister à une réunion de Selanalyse. Cet article est très intéressant et m’apprend beaucoup de choses sur l’association dont je fais partie depuis 1999. Les questions relatives à l’emploi de la monnaie du Sel que vous soulevez me paraissent très pertinentes. En revanche, les raisons que vous donnez pour expliquer le manque de fréquentation de Selanalyse me paraissent très insuffisantes, de mon avis, il y a d’autres raisons. Le fait que les deux organisateurs étaient très politisés ne convenaient pas aux adhérents, étant donné que l’association est totalement réfractaire à tout prosélytisme politique (sans doute en réaction au fait qu’elle attire pas mal de gens politisés et idéologues). Et quoique vous vous en défendiez, vos convictions orientaient les débats, ne seraient-ce que par la formulation des questions soulevées. Ensuite, je me permets de vous dire que les compte-rendus des rencontres étaient indigestes, mais surtout abscons. J’ai passé un certain temps à essayer de les comprendre, du moins les premiers, et j’ai renoncé. Je ne suis pas la seule à ressentir cela, et cela ne donnait pas envie d’assister aux débats. Dommage, le Sel avait et a encore besoin de pareilles initiatives. A part ça, je vous informe que le Sel va fêter ses 20 ans le 23 avril 2016, que les anciens adhérents sont bienvenus, bref que vous y êtes invités (voir le site sdp pour les détails).

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