Encouragés par la propagande islamiste, woke ou décoloniale, les musulmans de France prétendent fuir le pays. En maquillant leur désamour par de fausses raisons.
Les musulmans de France quittent-ils « en masse » une France « islamophobe » et sans espoir ? Il existe toute une mythologie volontairement élaborée autour de cette réalité-fiction. On avance des chiffres invérifiables, on interprète selon ses envies. La France qui chasse ses musulmans est d’ailleurs un sujet qui, curieusement, fait la joie de plusieurs familles médiatiques et universitaires.
D’abord, les islamistes, qui considèrent ce pays comme le « contre-califat », avec sa laïcité et sa volonté d’élaborer un islam français enfin libéré de la tutelle islamiste et du communautarisme. En- suite, l’Anglo-Saxonie woke, qui adore trouver en France l’occasion de se déculpabiliser de sa propre histoire vis-à-vis de l’immigration, du racisme, de la colonisation et des génocides. En dernier lieu, les décoloniaux de gauche – des fervents de la crucifixion – ou, au bout de la chaîne du ressassement, des Maghrébins installésen France qui pratiquent la culpabilisation comme on fait du surf.
Voici donc la France accusée du même crime par trois alliés de conjoncture.
Les musulmans quitteraient une France islamophobe et raciste ? C’est l’« habillage » culpabilisant qui semble erroné : ceux qui partent le font pour aller en Amérique ou dans les principautés dorées du Golfe – pour raison de carrière, d’argent, d’envie ou de liberté. On préfère cependant l’imputer à l’islamophobie ambiante, car cela sied à ce que l’on veut croire (et faire croire) de ce pays, la France. On habille le départ d’un faux chagrin et l’on convertit l’ambition professionnelle en scènes de désamour. D’ailleurs, le retour – la hijra – vers les pays du Golfe ou l’Arabie saoudite, aujourd’hui encouragé par l’internationale islamiste, n’est devenua ttrayant que parce que ces pays musulmans sont richissimes et donc fréquentables.
Ainsi, on crie à l’envie de « rentrer » chez ses « ancêtres », mais on va à Dubai. Benzema a montré la voie : la hijra vers la nation des pères, c’est en direction des banques, pas des ancêtres. On n’est pas idiot.
Dans l’entre-soi communautaire, la pratique est d’ailleurs connue : on vient en France pour éduquer ses enfants et leur garantir la France des « aides ». Mais, dès que les diplômes et la nationalité sont obtenus, on préfère les voir vivre en Amérique et hurler à l’islamophobie française. Pourquoi ne pas aller directement en Anglo-Saxonie pour y habiter et y instruire ses enfants ? Cela coûte trop cher. La France, c’est la gratuité assortie au coefficient de culpabilité. On déserte la France lorsque les aides ont été épuisées.
La mythologie du désamour apparaît aujourd’hui en vogue. Elle prend prétexte d’une réalité, mais elle se construit avec un but : le French bashing, un mélange d’islamisme conquérant, de décolonialisme de rente et de wokisme en bannière. La proie commune est belle : il s’agit d’accuser, de culpabiliser et de façonner du victimaire d’élite. Ce mythe revient alors, chaque année, avec des portraits poignants de mal-aimés, de femmes voilées photographiées dans des aéroports chagrins, de statistiques lunaires et de flagellation savante. Les entrepreneurs de l’islamisme local en récupèrent ensuite l’émotion et crient à la persécution.
Pourtant, l’immigration clandestine dément ce mythe. La réalité des chiffres d’arrivants est là. Le choix de « pomper » les aides pour s’installer plus tard là où c’est plus rentable s’avère aussi une règle tacite. Le masochisme français se révèle parfois collectif. Voilà les premières impressions sur ce mythe artificiel. Il y a même quelque chose d’agaçant dans cette antienne : c’est le mensonge organisé et la bouderie calculée.
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