L’acharnement à liquider les nations : annexes

mercredi 21 avril 2021
par  LieuxCommuns

  • Annexe I : Le mirage du multiculturalisme
  • Annexe II : Quand les services spéciaux italiens deviennent populaires
  • Annexe III : Hitler, le réalisateur du marxisme

Sommaire

Avant-propos : Détruire l’Occident, disent-ils

Le XXIe siècle comme Crépuscule du XXe

Renaissance d’un impérialisme archaïque

La quatrième guerre mondiale s’avance

Violences et banlieues françaises

L’affaire des caricatures : plus grave que le 11 septembre 2001

La motivation actuelle du stalino-gauchisme et des “bien-pensants”

L’injection goutte-à-goutte du poison de la charia

Liste provisoire des faits accomplis de Charia

Premier octobre 2017 : Apothéose des « Nique-la-France » à Marseille

Recension : l’islam à la lumière de la poésie sans rivages

L’acharnement à liquider les nations

Annexe sur le personnage Hitler — ci-dessous Annexe III

Aux sources du totalitarisme (ce stalino-gauchisme qui ne passe pas)

Voir la partie précédente

Annexe I

Plus qu’aucune autre, la culture occidentale vit en produisant des fictions en tant que fictions, et cette production n’a cessé de se diversifier au fil des siècles, dès l’apparition de l’Occident à l’époque d’Homère. Depuis la littérature de qualité, si rare aujourd’hui, jusqu’à des genres très différenciés, dont une littérature pour adolescents, qui disparaît peu à peu sous le tsunami de l’industrie du divertissement musical, télévisuel, etc. Malgré l’invraisemblance ordinaire de ses intrigues, la fonction de ces genres mineurs mérite l’indulgence en ceci qu’elle a amené nombre de ses lecteurs au plaisir de lire à un âge où il leur aurait été fastidieux de se lancer dans des textes élaborés.
L’extrait qui suit est frappant par la manière anodine dont se formule une position spectaculairement erronée sur l’immigration musulmane en Europe, à l’occasion de la description d’un paysage urbain. Sous une apparence anodine, cette franchise naïve entraîne, avec le passage du temps, un effet de sens. L’extrait provient d’un livre paru semble-t-il en 1980, soit à une époque où l’immigration musulmane était encore limitée. Le remplacement de population y est noté, mais déclaré “momentané” et le mélange réussi des “races” et des “religions” inévitable. Rien ne permet d’accuser l’auteur d’ambiguïté inconsciemment “raciste”, cette accusation maniaco-délirante des commissaires politiques du gauchisme culturel. Dès ses débuts dans les années 1950, cet auteur d’ouvrages convenus était parfaitement indemne de tout “racisme”. Il affirmait au fond son optimisme dans un monde où les choses tourneraient toujours bien, ce qui était une condition de son succès auprès des jeunes esprits. Le postulat en général silencieux mais ici explicite que l’immigration conduit toujours à une fusion des populations, destinées à ne conserver que des marqueurs superficiels de différentiation, est à comparer à la réalité du Bruxelles aujourd’hui.
L’islam s’est constitué dès l’origine de manière à refuser tout “grand brassage” moléculaire, en pratiquant une ghettoïsation systématique des populations, selon des dispositifs très élaborés de discrimination méthodique et conquérante
 [1]. Cette caractéristique en fait tout autre chose qu’une religion au sens moderne du dix-huitième siècle qui est devenu le nôtre (une discipline éthique personnelle). La lucidité à ce propos était très au-delà de l’horizon politico-culturel diffus de la plupart des Européens en 1980.



Le mirage du multiculturalisme

extrait du roman Snake - (H. Vernes, éd. Ananké, 1980, pp 16-17)

(la scène se passe à Bruxelles)

La chaussée de Hacht n’avait pas, comme la chaussée d’Anvers, connu l’aberration des démolitions aveugles, dictées seulement par le profit, loin de tout souci d’urbanisme. Elle avait connu une autre forme de changement. Une population nouvelle y avait, d’abord sournoisement, puis de plus en plus rapidement, en une sorte de progression géométrique, remplacé l’ancienne. La population grouillante, haute en couleurs, des travailleurs immigrés. En quelques années, toute la chaussée et le quartier environnant, de chrétienne, était devenue musulmane. Les Turcs et les Marocains y avaient remplacé les autochtones.
Quelques-uns de ces derniers y habitaient bien encore, mais c’était eux qui y faisaient maintenant figure d’étrangers. Cela momentanément bien entendu. Plus tard, toutes ces races, ces religions se mélangeraient. Les Turcs, les Marocains deviendraient Belges par le mécanisme des naturalisations et des mariages.
Certains oublieraient leur religion d’origine, leurs coutumes, d’autres les conserveraient. Des Belges, hommes et femmes, se feraient musulmans pour complaire à leurs époux et épouses turcs ou marocains. Des époux et épouses turcs ou marocains qui, à leur tour, deviendraient belges. Là, comme un peu partout dans le monde, le grand brassage humain était en marche. Souhaitable pour certains. Regrettable pour d’autres.

Annexe II

Le rythme des événements dépend de plus en plus de ce que font ou ne font pas les organes de sécurité dans les républiques occidentales. Cette caractéristique était perceptible dès 2005, comme l’indique cette “brève” reprise ci-dessous. Le nombre d’attentats réalisés est aujourd’hui dix à vingt fois moindre que ceux qui sont projetés. Cet écart renvoie à l’extraordinaire capacité d’intervention des sociétés occidentales sur elles-mêmes, mais le danger majeur réside dans la concrétion d’un archipel de la charia, qui est le véritable enjeu. Les réseaux du type “Frères musulmans” ambitionnent de proposer leurs services aux autorités occidentales comme “modérateurs” des tentatives terroristes, ce qui revient à masquer l’objectif crucial, sous couvert de “collaboration” bienveillante et de recherche du moindre mal.

Quand les services spéciaux italiens deviennent populaires

(extrait des Chroniques de Barbarie n°125)

Rien ne saurait mieux illustrer les discrets et profonds bouleversements qu’induit la guerre mondiale asymétrique en cours que les funérailles nationales dont a “bénéficié” celui qui avait récupéré Giuliana Sgrena et l’avait protégée d’un tir de soldats américains paniqués. Ce Nicola Calipari était-il un membre des services secrets ou un policier détaché auprès d’eux pour s’occuper des otages italiens en Irak ? Ce sont là des détails insignifiants. Les institutions obscures de l’État italien se sont trouvées superbement fêtées en cette occasion funèbre.
La confusion de l’époque est immense en France, mais elle est compacte, dominée en surface par le discours anti-américain et en profondeur par le ressentiment de n’être plus la première puissance mondiale.
En Italie, en revanche, la confusion semble émiettée, entre un gouvernement qui participe non pas à la guerre, mais à la reconstruction de l’Irak, des djihadistes de nationalité italienne et d’origine maghrébine qui partent de ce pays pour commettre des attentats particulièrement orientés contre ces forces italiennes en Irak (ce qui présente un avant-goût de guerre civile), ou une opinion publique très majoritairement anti-guerre, qui aimerait trouver la cause de tout ce qui ne va pas dans les États-Unis, mais qui voit ses concitoyens les plus clairement hostiles à l’opération américaine se faire horriblement maltraiter par de prétendus “résistants” (cf le journaliste E. Baldoni, assassiné, ou les volontaires humanitaires, ou les “deux Simone”, etc.).
Ce renversement d’attitude vis-à-vis des services spéciaux italiens se reproduit discrètement partout dans le monde occidental : notre protection dépendra de ce qu’ils feront ou ne feront pas. Et chacun a d’instinct l’impression qu’il vaut mieux ne pas trop les contraindre à suivre des règles paralysantes, comme l’a illustré la triste comédie des institutions judiciaires britanniques, incapables de mettre hors d’état de nuire certains “lieutenants” proclamés de Ben Laden.
Le plus grand effet historique de l’action djihadiste est peut-être là : présenter aux populations occidentales des raisons convaincantes ou vraisemblables de se rallier à leur propre État, quelles que soient les réserves qui aient pu exister jusque-là, et sans que les causes de déception sociale aient été moindrement atténuées.
On peut vérifier sur ce point combien les djihadistes et leurs compléments salafistes plus ou moins piétistes, qui servent surtout à rassembler des réservoirs de volontaires pour les boucheries à venir, jouent leur rôle de levier dans la régression historique en cours.

15 mars 2005

Annexe III

Le régime national-socialiste a été écrasé sans retour depuis bientôt trois quarts de siècle en faisant naufrage sur le terrain de prédilection qu’il s’était choisi, l’exercice de la force brute. La figure du Führer ne cesse pourtant de hanter les gauchistes culturels, au point qu’ils la brandissent sans cesse comme s’ils en avaient rêvé la nuit même. Ils affectent toujours de croire que nous serions à la veille d’un retour soudain de ce fantôme et s’en délectent. Cette significative proximité est vécue sur le mode de la répulsion incantatoire, pourtant cette récurrence ne laisse pas d’étonner tout observateur dépassionné puisque, jusque dans son échec, le personnage de Hitler entretient de mystérieux accords avec leur idéal rêvé.
Ils convoitent ardemment toute une série de ses attributs : ses velléités artistiques malgré ses origines très modestes ; sa capacité à s’engager héroïquement sans retour (comme il l’avait longuement prouvé pendant la Première guerre mondiale dans un poste parmi les plus exposés et les plus obscurs, celui de fantassin de liaison sur le Front) ; son don oratoire de tribun soulevant son public ; son audace tactique et sa réussite politique pendant de trop longues années ; enfin la mise en œuvre de son volontarisme, économique et militaire, sur lesquels il s’illusionnait tout autant que s’illusionnent sur leurs marottes idéologiques les stalino-gauchistes et leurs héritiers nécrosés et amnésiques du gauchisme culturel.
Ce personnage demeure, à la manière d’un Louis-Napoléon Bonaparte, une énigme inclassable, mais “inclassable” est un éloge dans le patois de la subversion industrialisée et fonctionnarisée !
Le rituel récurrent de dénonciation hystérique a donc une fonction interne : ceux qui le pratiquent ressentent le besoin d’affirmer qu’ils ne sont pas comme lui, qu’ils ne comprennent pas comment il a pu aller si loin dans ses projets, plus loin qu’eux-mêmes n’osent au fond espérer atteindre. Ses audaces qui ont si souvent rencontré un succès inattendu et provisoire leur apparaissent comme les signes d’un démon infiniment proche, un peu moins primitif que le Staline obsédé par la construction de canaux à la manière des despotes orientaux les plus archaïques.
Hermann Rauschning a fourni divers témoignages dans ses ouvrages qui visaient à prévenir le monde du danger qui était né en Allemagne et allait provoquer l’immense catastrophe de la Deuxième guerre mondiale. Les extraits qui suivent sont tirés de souvenirs d’entretiens ayant eu lieu jusqu’en 1934. Ils fournissent des aperçus redoutables, où percent sans surprise les automatismes antisémites dont Hitler ne pouvait se passer. Les racines qui alimentent l’ambiguïté congénitale de tous les héritiers du totalitarisme premier, marxiste-léniniste, sont remarquablement éclairées par ces lignes.


Paris, le 25 mars 2018

Extraits de Hitler m’a dit (éd. 1939), par Hermann Rauschning

XXXI — Le réalisateur du marxisme (pp 199-200)

—  « Je ne suis pas seulement le vainqueur du marxisme. Si l’on dépouille cette doctrine de son dogmatisme judéo-talmudique, pour n’en garder que le but final, ce qu’elle contient de vues correctes et justes, on peut dire aussi que j’en suis le réalisateur. » Je venais de demander à Hitler s’il ne croyait pas nécessaire, en présence des efforts chaotiques vers une reconstruction de l’économie, de retenir comme premier moteur de l’activité économique le profit individuel. C’est un point que contestaient âprement, à ma connaissance, certains membres du parti qui rêvaient d’un bouleversement social beaucoup plus radical que tout ce que les marxistes modérés n’avaient jamais pu concevoir.

—  « J’ai beaucoup appris du marxisme, et je ne songe pas à m’en cacher. Non pas des fastidieux chapitres sur la théorie des classes sociales ou le matérialisme historique, ni de cette chose absurde qu’il nomme “la limite au profit” ou d’autres sornettes du même genre. Ce qui m’a intéressé chez les marxistes, ce sont leurs méthodes. J’ai tout bonnement pris au sérieux ce qu’avaient envisagé timidement ces âmes de petits boutiquiers et de dactylos. Tout le national-socialisme est contenu là-dedans. Regardez-y de près : les sociétés ouvrières de gymnastique, les cellules d’entreprises, les cortèges massifs, les brochures de propagande rédigées spécialement pour la compréhension des masses. Tous ces nouveaux moyens de la lutte politique ont été presque entièrement inventés par les marxistes. Je n’ai eu qu’à m’en emparer et à les développer et je me suis ainsi procuré l’instrument dont nous avions besoin. Je n’ai eu qu’à poursuivre logiquement les entreprises où les socialistes allemands avaient dix fois échoué, parce qu’ils voulaient réaliser leur révolution dans les cadres de la démocratie. Le national-socialisme est ce que le marxisme aurait pu être s’il s’était libéré des entraves stupides et artificielles d’un soi-disant ordre démocratique »

Je lui fis remarquer qu’on arrivait ainsi au bolchevisme et au communisme, comme en Russie.

—  « Mais non, mais non », répondit Hitler, « vous êtes victime d’un vieux sophisme dont il faut vous débarrasser. Ce qui reste du marxisme, c’est la volonté de construction révolutionnaire qui n’a plus besoin de s’appuyer sur des béquilles idéologiques et qui se forge un instrument de puissance implacable pour s’imposer aux masses populaires et au monde entier. D’une téléologie à base scientifique, il sort ainsi un vrai mouvement révolutionnaire, pourvu de tous les moyens nécessaires à la conquête du pouvoir. »

—  « Et le but de cette volonté révolutionnaire ?"

—  « Il n’y a pas de but précis. Rien qui soit fixé une fois pour toutes Avez-vous tant de peine à comprendre cela ? »

Je répondis qu’en effet j’étais un peu déconcerté par ces perspectives insolites.

—  « Nous sommes un mouvement. Voilà le mot qui dit tout. Le marxisme enseigne qu’un bouleversement gigantesque transformera le monde subitement. Le millénium va nous tomber du ciel comme la Jérusalem nouvelle. Après quoi, l’histoire du monde est close. Il n’y a plus de développement. Tout est désormais réglé. Le berger paît ses agneaux. Le monde est à sa fin. Mais nous savons, nous, qu’il n’y a pas d’état définitif, qu’il n’y a rien de durable, qu’il y a une évolution perpétuelle. Ce qui ne se transforme pas, c’est ce qui est mort. Le présent est déjà passé. Mais l’avenir est le fleuve inépuisable des possibilités infinies d’une création toujours nouvelle. »

J’observai que je n’avais pas vu les choses d’un point de vue aussi élevé.

—  « C’est le seul point de vue d’où l’on puisse les voir », poursuivit Hitler. « Dans ma jeunesse et dans les premières années que j’ai passées à Munich après la guerre, je n’ai pas hésité à entrer en contact avec les marxistes de toutes nuances. Je pensais qu’il y avait quelque chose à faire avec les uns ou les autres. Ils avaient, en vérité, la route libre devant eux. Mais ils étaient et ils sont restés de pauvres hères. Ce qui était grand chez eux n’arrivait pas à percer. Ils ne voulaient pas avoir de Saül qui dépassât même d’une tête la moyenne. Il n’en avait que plus de coupeurs de cheveux en quatre. C’est alors que je me suis mis à chercher ma propre voie. Mais on aurait pu faire du mouvement socialiste allemand de cette époque ce que nous sommes actuellement. Peut-être aurait-il mieux valu pour l’Allemagne qu’on pût éviter une rupture entre les marxistes et nous. Croyez-le bien, il fallait peu de chose pour débarrasser les ouvriers allemands de leurs idées fausses, pour les décider à jeter au ruisseau la défroque démocratique. Mais c’est à nous que la Providence avait réservé de faire ce pas décisif, qui change l’histoire du monde. »
« Vous me demandez ce que je pense du profit individuel et s’il faut le supprimer », continua Hitler après un court moment de réflexion. « Bien entendu, je pense que non. Ai-je jamais dit chose pareille ou l’aurais-je fait dire ? Ce serait aussi bête que si je voulais supprimer, par une loi, le désir sexuel. L’instinct du gain et celui de la propriété ne peuvent pas être supprimés. La nature s’impose toujours. Nous sommes les derniers qui voudrions la contraindre. Comment nous allons régler ces désirs naturels et les satisfaire, telle est, en effet, la question essentielle. Quelle sera la limite des profits individuels et de l’initiative privée ? Comment les accorder avec les besoins vitaux du peuple, avec les nécessités de l’État ? À cette question, je réponds, sans me soucier des opinions doctrinaires et scolastiques, qu’il n’est pas possible de tracer des limites qui soient valables d’une façon générale et suivant un principe définitif. Seuls les besoins de l’État, suivant l’époque et les circonstances, traceront cette ligne de partage. Ce qui est nécessaire aujourd’hui peut ne plus l’être demain. Cette délimitation sera essentiellement variable. Il n’y a pas là de système idéal, valable une fois pour toutes. Celui qui veut fixer les besoins de l’économie et de la société dans une espèce de code intangible est un fou. L’égalité, la suppression de la propriété, le salaire équitable, tout cela n’existe pas. Quant aux recettes infaillibles pour déterminer besoins et profits, ce ne sont que sornettes bonnes à occuper provisoirement les cerveaux des oisifs et des brouillons. »

—  « Et les points du programme qui annoncent une réforme agraire, la suppression du salariat et l’étatisation des banques ? »

—  « Vous aussi, vous allez me parler du programme ! » répliqua-t-il avec impatience. « Faut-il que je vous explique la signification de ce programme ? Êtes-vous assez simple pour le prendre à la lettre, pour ne pas voir qu’il n’est qu’un trompe-l’œil, un décor de notre théâtre ? Je ne changerai jamais rien à ce programme, qui est établi pour la masse. Il indique simplement l’orientation de quelques-uns de nos efforts. Ni plus, ni moins. Il est comme le dogme de l’Église. Est-ce que la signification de l’Église s’épuise dans ses dogmes ? N’est-elle pas plutôt dans la liaison de son activité avec ses rites ? La masse a besoin, pour nourrir ses espoirs, qu’on lui fixe des étapes visibles. Mais les initiés savent qu’il n’y a rien de stable, que tout se transforme constamment. C’est pourquoi je vous dis que le national-socialisme est un socialisme en devenir, qui ne s’achève jamais parce que son idéal se déplace sans cesse. »

p.145
« Ce n’est pas l’Allemagne qui sera bolchevisée, c’est le bolchevisme qui deviendra une sorte de national-socialisme », répondit Hitler [2]. « D’ailleurs, il existe entre nous et les bolchevistes plus de points communs que de divergences, et tout d’abord le véritable esprit révolutionnaire, que l’on trouve en Russie comme chez nous, partout du moins où les marxistes juifs ne mènent pas le jeu. J’ai toujours tenu compte de cette vérité et c’est pourquoi j’ai donné l’ordre d’accepter immédiatement dans le parti tous les ex-communistes. Les petits bourgeois social-démocrates et les bonzes des syndicats ne pourront jamais devenir de véritables nationaux-socialistes ; les communistes toujours. »


[1Ce type d’organisation de populations hétérogènes a commencé avec l’empire Sassanide avant d’être généralisé par les empires musulmans (cf J. Hoyland, “Seing Islam as others saw him’, The Darwin Press Inc., Princeton, New Jersey 1997).

[2Cette affirmation péremptoire montre à quel point Hitler avait intuitivement compris le totalitarisme soviétique, dont il avait perçu la nature nouvelle dès 1923 (cf une discussion qu’il eut avec Ludendorff, signalée par Ernst Nolte), non pour le critiquer mais pour en envier les “techniques”.
Les deux régimes furent dès le départ foncièrement de même nature, mais le nazisme ne pouvait rattraper le soviétisme qu’à l’occasion de la guerre, objectif qui fut l’une des grandes raisons de son déclenchement. Ils ne cessèrent d’emprunter l’un à l’autre. Cette logique de mimétisme croisé dura au-delà même de 1945, comme le montre la campagne anti-cosmopolite des années 1950, et le génocide antisémite qu’elle préparait.


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