Introduction à la brochure « La fin de l’immigration »

jeudi 19 novembre 2020
par  LieuxCommuns

Ce texte fait partie de la brochure n°25 « La fin de l’immigration »
Réalités troublantes et mensonges déconcertants

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Sommaire :

  • Introduction — ci-dessous...

Le lecteur qui parcourra ces pages pourrait être déçu : au fond, il n’apprendra rien de substantiel. Non seulement les faits, les réflexions, les questions ou les arguments ici compilés parcourent plus ou moins l’espace public, mais n’importe qui un tant soit peu en contact avec la réalité sociale les connaît intimement – pour peu qu’il ne se soit pas réfugié lui-même dans un bunker idéologique.

Et pourtant cette brochure pourra paraître courageuse, salutaire, scandaleuse ou nauséabonde. C’est qu’elle traite d’un authentique tabou social, au sens ethnologique : non qu’il serait toujours interdit d’aborder le sujet, au contraire, mais il est par contre impossible de le traiter en usant des critères habituels de la raison et de l’intelligence. Car nous sommes ici sur le terrain par excellence des évidences intouchables, des principes intangibles, des certitudes indiscutables, des enjeux existentiels, des affects démesurés, tous garants de l’équilibre de l’univers, bref : du sacré.

Le principal dispositif de préservation de ce véritable temple, éprouvé par ses gardiens comme ses profanateurs, est commun à toutes les grandes orientations de nos sociétés occidentales, comme l’inflation technologique, certaines questions écologiques ou la transformation des mœurs. Il consiste à présenter de manière intimidante le processus en question à la fois comme inéluctable et comme bénéfique : nous ne pourrions rien faire face à l’arrivée de migrants (ou aux réseaux sociaux, ou à l’évolu­tion de la langue, etc.) et, en même temps, cela ne pourrait être que bon pour l’économie, la démocratie, la vie culturelle, etc. Il existe évidemment des événements incontrôlables, tout comme il y a des améliorations tangibles de la condition humaine. Mais rendre les uns identiques aux autres trahit la démarche idéologique, et même profondément religieuse, du discours. Les allers et retours, systématiques, entre ces deux positions forment donc un véritable ciseau idéologique qu’il est difficile de contrer, parce qu’il maintient dans un monde rassurant où les phénomènes les plus inéluctables nous seraient aussi, mystérieusement, les plus heureux. Refuser cette Providence mène à un autre monde, bien plus incertain, précaire, mouvant, inquiétant. On s’expose alors, bien sûr, à tous les chantages, condamnations, insultes, menaces, brutalités, mais aussi, et c’est un écueil plus grave pour la pensée, à toutes ses propres exagérations, fantasmes, peurs, angoisses et désirs où rôdent, toujours, la violence et la mort. On ne s’émancipe pas sans risques des grands mythes fondateurs de son époque.

C’est dire si les quelques textes qui suivent ne prétendent pas apporter de vérités définitives : ils ne constituent rien d’autre qu’un appel à la compréhension lucide du phénomène encore appelé « immigration », et dont nous pensons vivre la fin. Ce qui surgit à la place, sous nos yeux, reste à comprendre et à nommer. Il nous faut enfin préciser, quitte à frustrer encore davantage le lecteur, que nous ne nous reconnaissons dans aucune des grandes interprétations en circulation ; nous ne pouvons ici que renvoyer à nos tentatives d’analyses des grands bouleversements historiques en cours ramassées dans une précédente brochure : L’horizon impérial .

Lieux Communs – mars 2020


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