Tout d’abord,
merci, cher collectif, pour la retranscription de cette discussion autour de votre tract. Cela montre ce qu’il provoque, ce qu’il met en branle (sic). Et oui, ce n’est pas très bandant mais comme cela a été dit, il s’agit d’arrêter de s’adresser aux gens comme à des enfants (encore que cette façon de voir les choses est discutable puisque elle laisse entendre qu’il s’agirait de s’adresser aux enfants sur un mode qui entretienne chez eux la toute puissance).
J’avoue être interpellé par l’intervention de Nicolas dont on finit par comprendre le postulat : pour être entendu par la masse (terme qui a lui seul mériterait discussion) il faudrait faire appel à leur hubris (ce qui glisse dans son discours vers la libido, voir leur perversion).
Peut être s’agit il d’abord de voir pour soi, ce qu’il en est de sa propre démesure (à l’inverse de Myryam, je pense qu’il existe quelque chose de cet ordre chez tout être humain même si je conviens que l’Occident en a fait un moteur puissant pour fabriquer un individu consommateur). Nathalie Zaltzman, à la suite de Freud, parle de la Kulturarbeit qui, de ce que j’en ai compris, est ce travail de la Culture pour transformer les pulsions en autre chose (art, science, etc) qui participe à connecter l’individu à la société. Comment limiter sa démesure en la transfomant ?
Pour ce qui est de l’adresse aux autres, peut être faut-il abandonner l’idée d’une conversion massive pour se focaliser sur un travail long, ingrat, à sa mesure avec ceux qui « entendent » quelque chose des critiques formulées. Il me semble qu’à ce niveau là, Lieux Communs, fait son chemin.
Mais je ne blâme ici personne. Il y a un pas à franchir et pour ma part j’avoue que la lecture du tract, de part sa lucidité certaine, provoque quelques anxiétés que je soigne, illusoirement, dans l’écoute du populiste de gauche sus nommé, le Meluch (comme on dit par ici). Affronter le réel de l’époque, pour soi, est déjà un travail colossal.
Enfin, et ce n’est qu’un point de vu bien entendu, je ne crois pas que l’abandon du « jouir sans entrave » soit de fait un « ne plus jouir du tout ». Peut être faudrait il renvoyer sa jouissance dans les limites de ce qu’on pourrait appeler la sphère privé à l’inverse des dégoulinades publiques qui s’affichent partout sous nos yeux. Bander une affaire personnel.
En vous saluant amicalement,
Aron
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