Impressions du rassemblement parisien de la Bastille du 29 mai
Je suis arrivé à 19h alors que le rassemblement avait débuté depuis plusieurs heures.
Les CRS faisaient un cordon qui partait du café à côté de l’ancienne Fnac à l’autre côté des marches de l’Opéra Bastille, vers la rue de Lyon.
Le cordon était complété par une ligne de fourgons de police le long du trottoir. Vers 19h10, les CRS ont barré le côté du magasin FNAC. Comme d’où j’étais, je n’entendais pas les discours, j’ai fait le tour et suis rentré dans le rassemblement. Il y avait plusieurs centaines de personnes, la plupart debout, d’autres assises à même le trottoir. C’était trop dense pour se rapprocher des marches et des gens qui y prenaient la parole avec une sonorisation (mégaphone ?). J’ai d’abord écouté quelques discours : un vieux qui s’excusait parce que sa génération ne s’était pas battue pour l’avenir, un type qui appelait à la création d’une assemblée constituante, un autre qui appelait à étendre le mouvement (sur quelles revendications, mystère), un autre qui prônait l’abolition de la propriété privée des moyens de production. C’est un aperçu très bref, après sans doute des heures de discours, sans parler des assemblées des jours précédents.
J’ai eu le même sentiment de frustration, la même envie de dérision grinçante que lors d’octobre-novembre à l’AG interpro de la gare de l’Est.
Plusieurs personnes (des Français, des Espagnols) ont essayé de capter l’attention des gens présents (de plus en plus distraite) en tâchant de proposer de rester là la nuit et de reconduire le mouvement les jours suivants, de faire la « jonction » avec les profs en grève, etc. Toujours le même vieux travail de noyautage pour en arriver aux mêmes vieilles conceptions des choses, aux mêmes propositions éculées, de la part des Français du moins, les Espagnols, je ne sais pas.
Entre-temps, les copains grecs m’avaient retrouvé dans la foule. Lorsque les CRS ont montré, progressivement mais fermement, leur intention d’évacuer le périmètre qu’ils entouraient, on a entendu un autre chœur familier : les voix mâles d’une dizaine de totos, avec leur slogan du XIXe siècle : « Paris, lève-toi… ». Comme si les ébénistes allaient se pointer par le Faubourg ou balancer des meubles surs les flics par les fenêtres… Nous, comme on ne pouvait pas s’affronter aux flics, on est sortis à ce moment-là, côté FNAC, et on a regardé ce qui se passait :
http://www.dailymotion.com/video/xi...
On s’est pris une petite giclée de lacrymo, et vu le rapport quantité / effet, c’est du costaud. Donc on s’est éloignés. On a traîné au bout du faubourg Saint-Antoine. Je suis tombé sur deux figures du monde virtuel. D’abord un jeune qui jouait les journalistes avec son petit caméscope. Il voulait recueillir des « témoignages » sur les violences policières. Il m’a filmé en train de lui dire, avec le sourire, que bon, on s’était pris un peu de lacrymo, mais ce n’était pas bien grave. Mon témoignage ne collait pas avec son délire victimaire et sa soif de sensationnalisme, mais je lui ai dit qu’il devait prendre en compte mon opinion, quelle qu’elle soit. On l’a refaite. J’ai toussé, rigolé, dit que la réponse des flics était somme toute mesurée, et là, il m’a considéré comme irrécupérable.
Une petite dame, maquillée qui passait par là m’a demandé ce qui se passait. Je lui ai parlé du rassemblement et de son évacuation. Elle a voulu se la jouer « mépris de classe » :
« Ah oui, mais là… Dans Paris, tout de même… »
« Comment ça ? Je ne comprends pas... »
« Tout de même, tout de même », disait-elle, en marchant de plus en plus vite.
Moi, je la suivais, de plus en plus vite aussi : « Excusez-moi, je ne comprends pas, vous êtes de quel côté exactement ? ».
Là, c’est le make-believe petit-bourgeois qui a explosé : la dame s’est soudain rendue compte que la baffe, elle pouvait aussi partir [de la France] d’en bas vers [la France d’] en haut...
On s’est retrouvés avec les Grecs au bout de la rue de la Roquette. N. a repéré des gars de son université, du NPA.
Bref, on en est toujours au même point : un mouvement à l’économie, pas de vraie colère, des aspirations petites-bourgeoises à deux balles, des marxoïdes et des totos qui occupent par défaut l’espace béant laissé par le chacun-pour-soi ambiant.
Pour l’instant, on en est là : mouvements arabes > mouvement espagnol > mouvement français.
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Situation en Grèce
Etant donné que je ne suis pas présent, c’est un peu difficile d’avoir une image parfaitement cohérente. Je souligne, donc, certains points que je juge importants, à partir des informations que j’ai recueillies (par de sites électroniques, des discussions avec des amis et de camarades qu’y participent etc.) :
Au début, c’est-à-dire pendant l’après midi du premier jour (mercredi), le truc était plutôt apolitique. Les plus « conscients » étaient certains cons nationalistes, portant une banderole, sous le nom de « 300 grecs » (allusion au roi spartiate Léonidas qui –selon le légende- a résisté à l’attaque Perse avec ses 300 soldats loyaux). Très proches de l’extrême droite, ils ont un discours de type « les politiciens sont de traitres qui ont vendu le pays aux étrangers, voire au juif DSK ». Selon des témoignages anars à l’Indymédia athénien, il y a eu même certains fachos de ce côté de la place. Il s’agit de la partie de la place qui ce trouve juste devant le parlement et qui est le plus médiatisé.
Or, depuis mercredi, soir où il y a eu lieu la première AG, le truc a commencé de se politiser un petit peu. Heureusement les nationalistes ne participent pas aux AG et cela a eu comme résultat la séparation progressive des deux côtés de la place : d’une part on a le côté où se trouve le parti le plus nationaliste-populiste et politiquement lumpen (qui chant de slogans, souvent assez vulgaires et macho - contre les politiciens – mais jamais contre le parlementarisme en tant que tel -, porte de drapeaux grecs etc.) ; de l’autre part on a le cœur de la mobilisation, le côté de la place où se sont installées les premières tentes (pas beaucoup pour le moment) et où se déroulent les séances de l’AG.
J’ai suivi toute l’AG de mercredi soir (puisqu’on pourrait voir un vidéo en real time dans un site) et je classerais comme suivant les interventions : tout d’abord il y a eu ceux qui ont exprimé leur colère et leur indignation d’une manière assez naïve et un peu populaire, parlant contre les banques et les politiciens, sans rien proposer mais, en même temps, sans exprimer de tendances populistes de droite ; ensuite il y a la deuxième catégorie majeure, c’est-à-dire des gens qui – probablement - prenaient pour la première fois la parole dans une réunion publique et qui, en tant que tels, essayaient plutôt de décrire leur situation personnelle (« moi je suis chômeur pendant 3 mois », « je suis étudiant » etc.) et de s’exprimer d’une façon plutôt « existentielle » que « politique » ; enfin il y a eu ceux qui ont essayé de passer une direction un peu plus radicale, apparemment des anars et de libertaires (un mec à même parlé d’ « auto-institution »).
Or, au début la majorité des anars et des gauchistes étaient assez réticents à l’égard de la mobilisation, notamment à cause de l’attitude des médias grecs qui ont, dès le début, soutenu d’une manière assez impressionnante la mobilisation, en mettant toujours l’accent sur son caractère pacifique ainsi qu’à son attitude négative par rapport aux partis politiques et aux syndicats. Etant donné que les médias grecs diffament presque toujours et d’une façon très systématique toute mobilisation contre les mesures d’austérité, ce changement d’attitude a été considéré comme étrange voire suspect, d’autant plus que le truc été organisé via l’Internet, le Facebook, etc. Beaucoup d’entre nous ont pensé qu’il ne s’agissait que d’un truc apolitique, comparables aux protestations « muettes » et explicitement apolitiques de l’été de 2007 à l’occasion des grands incendies. Or, petit à petit, la plupart des organisations et des groupes gauchistes et anars commencent à soutenir la mobilisation.
Les fachos aussi ont essayé de noyauter la mobilisation mais, apparemment, ils ont échoué. Le site internet de Chrysi Avgi (Aube Dorée) - la principale organisation néonazie, dont les membres ont effectués de pogroms anti-immigrés ces dernières semaines, avec comme prétexte l’assassinât d’un grec par de voleurs afghanais, il y a deux semaines - dénonce la mobilisation comme quelque chose contrôlé par les anars et les gauchistes, appelant, de sa part, à des rassemblements au quartier défavorisé d’Aghios Panteleïmonas, où les fachos ont réussi, pendant les deux dernières années, à créer une base solide, dans le but déclaré de créer leur propre « Exarchia » (Exarchia est le quartier traditionnellement anarchiste du centre d’Athènes). Selon les témoignages il y a eu très peu d’interventions nationalistes pendant les AG. Et au moment où un mec a parlé contre les immigrés, le public l’a désapprouvé. A Thessalonique un étudiant de licence a pris la parole, pendant d’AG, pour dire qu’on n’est pas là en tant que grecs mais en tant que citoyens, puisqu’il y a aussi les immigrés qui sont touchés par les politiques des élites et il était applaudit.
Malgré la pluie, les gens ont continué de participer aux rassemblements, dans toutes les grandes villes du pays, jeudi et vendredi et ils vont participer ces jours prochains aussi.
Le point le plus important c’est que l’AG athénienne de vendredi a décidé de remplacer le slogan très vague de « Démocratie réelle » par ceux de « Démocratie directe » et d’ « égalité, justice, dignité ». Le problème est qu’on ne sait pas exactement jusqu’où va l’influence des anars qui participent aux AG et si ses slogans expriment aussi les gens « non affiliés » qui y participent. La plupart des camarades et des amis grecs sont tellement enthousiastes qu’ils ne sont pas toujours très précis en ce qui concerne leur description de ce qui se passe.
En ce qui me concerne, je suis moins optimiste et plus sceptique, car je pense que l’occupation des places est un bon moyen de lutte anti-autoritaire – et comme telle elle a été adopté par les Egyptiens - mais ne sert pas à grand-chose dans le contexte politique des pays occidentaux. Si ces occupations n’essayent pas à se lier à d’autres initiatives (grèves, occupations de facs et de lieux de travail etc.), c’est fort probable que les gens vont être fatigués à partir d’un moment. Des anars espagnols disaient à l’Indymedia que la police catalane a fait une grosse bêtise en évacuant la Place de Catalogne, puisque cela a revivifié le truc précisément à un moment où les gens commençaient à ne savoir pas qu’est-ce qu’ils pourraient faire de plus, après avoir voté leurs demandes.
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Quelques remarques au fond à partir de l’image que j’ai pu me former depuis mercredi soir sur les mouvement sen Grèce.
Le contact que j’ai eu avec deux amis qui y ont participé et qui ont depuis longtemps fait partie de la « mouvance » apolitique en Grèce ( ce phénomène n’est pas nouveau. Il y a avait depuis une dizaine d’années beaucoup de gens que se réclamaient de l’identité d’apolitique et se tournaient contre tout et tous) m’ont conduit aux conclusions suivantes :
1. Ce que les gens revendiquent, au fond, c’est un changement de paradigme en sorte que la vie mérite d’être vécue. Parce que la vie qu’ils mènent actuellement est devenu invivable et, en plus, la situation va empirer. Cette constatation est bien sur partielle, peu lucide et sans liaison avec un projet politique concret. Est-ce qu’ils vont se le créer dans les jours à venir ? On peut pas savoir. En tout cas, il ne me semble pas qu’ils soient dans la bonne voie. J’ y reviendrai à la fin.
2. Il y a aussi une tendance générale et assez forte vers la prise de conscience d’un fait extrêmement important. En politique, presque tout dépend de la participation active des gens, de la préoccupation de chacun de la res publica. Cette constatation est énoncée dans le compte rendu de l’assemblée générale de mercredi : Le défaut central qui mine la démocratie c’est l’ indifférence. Le démocrate c’est celui qui sait respecter soi-même et ses semblables. Bien sur, cette constatation est faite d’une manière qui la rend stérile, car elle est liée plutôt à un sentiment d’auto-culpabilisation et non pas à une volonté réfléchie de changement radical.
3. L’appel à la moralisation de la vie politique, pareil à celui des idignados et des tunisiens, dévoile une partie considérable des aspirations du mouvement. Elle est liée au sentiment d’auto-culpabilisation par l’envers : Nous allons veiller et faire en sorte qu’ils soient vertueux, au lieu de dire : Nous nous emparons de la vie politique dans sa totalité et, désormais, c’est nous qui décidons. Et elle corrélative, c’est évident, à un sentiment implicite d’impuissance : Qu’ils deviennent vertueux, vu que pour nous il est impossible de transgresser la limite de la revendication.
Je rappelle que le slogan de démocratie directe est précédé d’un petit texte aussi vague, ambigu et un peu naïf si j’ose dire, que le slogan préalable de démocratie réelle. Dans tous les témoignages que j’ai écoute ou lu il n’y a nul part une idée, claire ou sombre, de ce qu’il faut faire sur le plan pratique.
Ainsi, comme je le crois, les gens vont se fatiguer, vu qu’ils risquent de se trouver bientôt dans une impasse. Les réactions erronées de la part de l’État ne suffiront pas à mon avis. Ils vont revitaliser le mouvement pour quelques jours, oui. Et après ?
Et une dernière remarque : L’apathie des 20 dernières années ne pourrait que déboucher sur une vague d’indignation et de dénonciation. Ils sont en train de renoncer à ce qu’ils faisaient pendant si longtemps, c’est à dire au rien. Mais le manque de projet politique peut, je crains, déboucher sur son contraire. On a eu une idée de cela en Décembre 2008. Des masses de gens indignés mais déboussolés prêts à s’acharner sur n’importe qui, n’importe quoi, ou, pire, prêts à courir derrière un petit-leader vertueux et incorruptible (l’hétéronomie est encore bien prégnante sur la place de la Constitution d’ Athènes.)
Voila pour l’instant. Bien sur, la situation est encore très fragile et indécise.
Traduction du compte-rendu de l’AG athénienne :
http://real-democracy.gr/fr/%CF%80%...
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Quelques réflexions sur le présent mouvement de lutte international Ce n’est pas « nous » qui apprenons aux acteurs des luttes ce qu’ils « doivent faire », ce sont les acteurs eux-mêmes de ces luttes qui nous renseignent et nous enseignent sur leurs lutte, et leurs méthodes - adaptées à l’état présent du monde dans lequel dans lequel ils vivent, dans les conditions que leur impose le système dans un cadre à la fois national et mondial.
Ce n’est pas ce que ces acteurs de ces mouvements pensent ( leurs « idées » souvent préconçues apprises dans un conditionnement ou un autre) ou ce qu’ils pensent à ce moment de ce qu’ils font, qui est essentiel, mais ce qu’ils font sous une forme ou sous une autre, dans un but ou dans un autre, dans un mouvement pris dans la dialectique action-répression (vers une extension ou une extinction) et dans lequel buts et méthodes sont en interaction constante dans une évolution constante. Qualifier un moment de ce mouvement peut laisser croire que l’on ignore la dynamique de tout mouvement de lutte et que bien des choses peuvent changer d’un moment à l’autre.
Quoique « nous » puissions en penser en référence à nos propres convictions et/ou théories, « nous » ne possédons pas « d’instruments de mesure » nous permettant de qualifier, de formuler des jugements ou de prédire un avenir. A la lumière de ce qu’il s’y passe, « nous » ne pouvons qu’y participer , là où ce mouvement existe - aussi humblement que le moins « politisé » nanti de sa simple révolte contre un système qui lui impose la vie qu’il subit présentement.
Le type de lutte né en Tunisie, qui a déferlé et déferle encore dans le « monde arabe », vient de franchir la mer pour s’implanter solidement en Espagne, menaçant de se répandre ( mais il pourrait tout autant mourir) dans l’ensemble des pays d’Europe qui, d’une manière ou d’une autre subissent, avec des variantes, le poids de l’impéritie du capital à gérer son propre système autrement qu’en imposant des restrictions diverses à tous ceux qui ne vivent - ou vivaient- uniquement de leur travail. Ce type de manifestation - l’occupation permanente d’un espace public- est entièrement nouveau et tranche avec les manifestations « mobiles » limitées dans l’espace et le temps tout comme avec les occupations temporaires de bâtiments privés ou publics plus ou moins autorisées légalement. On pourrait l’apparenter aux occupations de lieux de travail au cours d’une grève mais là aussi dans ce cas on se trouve devant des limitations tant dans le but recherché ( la revendication ayant déclenché le conflit), les acteurs ( les seuls travailleurs de ce lieu de travail) et l’affirmation que cette occupation n’est qu’un moyen et non une finalité. On peut considérer qu’à défaut de prolétaire engagés dans une grève générale avec occupation des lieux de production, les acteurs d’une révolte- quant à la pression globale du système ressentie individuellement - n’ont d’autre recours que l’occupation d’un grand espace public et d’opposer la foule des manifestants qui s’y rassemblent aaux tentatives de répression.
Le fait que les appels à cette méthode de lutte soient lancés - via la possibilité technique de toucher le plus grand nombre en temps réel- par des inconnus dont la seule expertise concerne l’utilisation de ces techniques, ne pouvait préjuger de leur succès quasi immédiat. Cela autorise à parler de spontanéité autour des bases identiques de révolte individuelle. Cette circonstance fait que se retrouvent dans un vastre espace des dizaines de milliers de participants non identifés formellement ou par leur position dans le procès de production, ou par leur âge , ou par une potition politique définie. C’est précisément ce qui fait la richesse de ces rassemblements, la prise de conscience d’un rapport de forces contre le système, d’abord contre son appareil répressif.et le besoin d’une permanence permettant d’aller au delà d’une simple protestation.
Tout cela dérange totalement les schémas traditionnels, soit électoraux ou de réforme constitutionnelle ou autre légalisme, soit la prise d’assaut « révolutionnaires » des lieux de pouvoir, soit les perturbations du procès de production et de circulation par des actions ou des occupations des lieux d’exploitation ou des moyens de communication. Il est frappant de voir que ce mouvement de lutte refuse symboles et slogans des organisations existantes , quelle que soit leur pertinence ou leur influence antérieure.
Tout se passe, dans l’affirmation d’un refus de recours à la légalité et/ou à la violence sociale, comme s’il y avait une conscience diffuse d’une part de l’inanité d’une attaque frontale contre le système vu l’ampleur et l’efficacité des moyens de répression, de l’autre de l’impossibilité de paralyser l’économie capitaliste par les moyens traditionnels vues les interconnections mondiales autorisant de pallier toute paralysie de fonctionnement limitée dans un espace plus ou moins vaste mais pas à l’échelle mondiale.
Beaucoup, nantis de leurs instruments de mesure sociale, avec des qualificatifs divers, laudatifs ou méprisants, ne prêtent attention qu’à ce qui s’échange, qu’à ce que certains caractérisent, aux écrits, aux slogans aux définitions, etc...Pourtant tout ceci n’est souvent que l’expression d’individus ou de petits noyaux, mais surtout, ce n’est que la photographie trompeuse d’un moment d’une dynamique
Quelqu’intéressants que puissent être les débats qui ne peuvent être que confus, ce qu’il en résultera et leur mode d’organisation ( gardons nous de qualificatifs), il est un ensemble de « détails » plus ou moins négligés, qui relèvent des nécessités purement matérielles, terre à terre, qui sont, à mon avis infiniment plus intéressant parce qu’imposés par les nécessités de ces rassemblements permanents de plusieurs dizaines de milliers de participants : l’auto organisation de la vie, depuis l’alimentaire jusqu’à l’évacuation des déchets.¨C’est ce qui se fait en ce sens, qui est peut-être le plus révélateur des aspirations de ces acteurs, plus que ce qu’ils peuvent penser, dire ou écrire sur un monde futur
C’est certainement, quel que soit le sort de ce mouvement international, ces formes d’organisation spontanée dans les débats et les contingences matérielles qui marqueront la conscience des participants et influenceront, sans aucun doute , les luttes futures, quelles qu’elles soient.
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