Nouvelle spiritualité et nihilisme ingénu

samedi 20 juin 2009
par  LieuxCommuns

Le texte ci-dessous fait partie du livre ¿Quién habla ? Lucha contra la esclavitud del alma en los call centres (Ed. Tinta Limón, Buenos Aires, 2006).

Nouvelle spiritualité et nihilisme ingénu

Le collectif ¿Quién habla ? (Allo, qui est à l’appareil ?) est composé du collectif Situaciones et de jeunes travailleurs de plusieurs centre d’appels de Buenos-Aires, souvent étudiants, et âgés, pour la majorité d’entre eux, de 18 et 25 ans. Le livre traite des luttes contre l’esclavage de l’âme menées dans les calls centers de Buenos Aires. Luttes difficiles puisque la délocalisation est le propre de ces entreprises : pendant la lutte mené dans le call center d’Atento, le nombre de salarié passera de 4.000 à 300 en quelques semaines, l’entreprise délocalisant dans les grandes villes d’Argentine (Rosario et Córdoba) ou déviant les appels vers l’Inde ou le Maroc. Les salariés sont très majoritairement des jeunes étudiants, qui ont préféré ce travail déclaré (exceptionnel dans un pays où la majorité des gens travaillent au noir, même dans l’administration) plutôt que de vendre des journaux dans le métro. Ces jeunes racontent la fierté de bosser pour des multinationales, dans des locaux avec moquettes, machines à café et ordinateurs neufs... avant d’en revenir. Le taux de rotation des salariés est énorme, pratiquement tous terminent chez le psychanalyste ou sous anxiolytiques au bout de quelques mois ou quelques années (crise d’angoisse, de stress...). Le livre raconte les conditions de travail, l’individualisme contraint, la surveillance, l’infantilisation, la parole comme nouvelle marchandise et source de plus-value, une jeunesse « réactionnaire » habituée aux consignes, habituée à obéir. C’est un travail en commun et en situation : « Les luttes sont un laboratoire infini. Là se préparent sans cesse de nouvelles questions. Que va-t-on tolérer et que va-t-on ne pas tolérer ? [...] Une écoute très attentive et ouverte surgit quand les questions réussissent à couper leur dépendance d’avec les réponses. » (Dos de couverture).

1. Nouvelle foi et faux idéalisme : « Cette fois la révolution sera spirituelle1 » De la remise en question du capitalisme industriel a émergé une nouvelle spiritualité capable de combiner des traits de pratiques et des discours religieux (la vague new age et les orientalismes) avec des croyances non religieuses mais spirituelles : la foi dans le libre marché et dans la consommation comme capacité de perfectionnement de l’être humain.

Pierre Levy, imbu de cette spiritualité, écrit : " Le point de rencontre entre économie et intelligence, le centre secret de la société humaine du futur est probablement la capacité d’écoute et de manipulation de la conscience collective qui fluctue dans les millions de canaux du cyberespace. Le point essentiel est que cette manipulation est elle-même guidée par l’errance de l’attention et de l’intelligence collective fractale2 que le marketing on line essaie de capter et comprendre dans tout ses modes. Ce nouveau marketing peut se caractériser comme le processus d’interface dynamique et circulaire au moyen duquel la conscience collective prend conscience et se manipule elle-même... Les institutions, les Etats, les Partis, les entreprises, les associations, les groupes, les individus qui dédaignent l’étude des modes permettant de s’insérer dans ces processus d’intelligence collective3 ne pourront espérer jouer aucun rôle important dans le monde qui arrive. "

Economie et spiritualité sont une seule et même chose, un même esprit qui s’autorégule et s’auto-dirige sans nécessité d’intervention externe. Les créatifs, les publicitaires, les intellectuelles, les dirigeants, les journalistes, les entrepreneurs et les administrateurs seraient le point culminant d’un processus de perfectionnement dans lequel marché et désir deviennent complètement transparents l’un à l’autre.

Nous sommes passés d’une lutte contre une vision du monde qui annulait et subordonnait le désir, les croyances et la pensée à la technique, à un moment de l’histoire dans lequel seules les idées et les symboles sont considérés comme réels, alors que les corps sont mésestimés, rejetés, invisibilisés. Comment est-on passé du faux matérialisme au faux idéalisme ?

2. Logique de l’abdication

Après un moment d’athéisme, de mort de Dieu, nous traversons un moment de « spiritualité rénovée », de retrouvaille vertueuse. Mais qui sont les sujets de la rénovation spirituelle ? Précisément ceux qui sont nés sans Un transcendant, sans Etat, sans Dieu, sans marxisme, sans récits, sans Histoire : ceux qui ont tétés les valeurs du marché depuis tellement petits qu’ils font pratiquement un avec elles. Comment dire qu’il n’y a pas de futur quand il n’y a jamais eu de passé ? Le Un n’est pas mis en question, il n’est jamais affronté... parce qu’on ne l’a jamais vu.

Néanmoins cette nouvelle spiritualité se conjugue bien avec le nihilisme, chose qui n’avait pas lieu avec l’esprit antérieur du capitalisme. Il est clair que ne s’agissant pas de la même spiritualité, il ne s’agit pas non plus du même nihilisme : ce nihilisme rénové ou réformé, cette naturalisation du non, nous l’appellerons nihilisme ingénu ou faible. Pour cela le nihiliste faible ne sera pas tant celui qui ne peut ou ne veut pas croire (les déprimés, les fatigués, les électrocutés), mais plutôt ceux qui conjuguent spiritualité et nihilisme comme deux variations d’un même mouvement d’ « abdication-connexion constante ».

Si, avant, la spiritualité était soutenue par la transcendance de certains principes sur la réalité matérielle, et si le nihilisme consistait en la négation-destruction de ce Un transcendant, aujourd’hui lorsque nous parlons de nihilisme (ingénu) nous nous référons à une logique de la négation complètement différente de celle-là. Ici la fugue, la fuite, l’abandon n’est pas lié à un Un transcendant (aujourd’hui inexistant), mais s’active devant le plus petit signal, la plus petite friction, le plus petit ennui. Il s’agit plutôt d’une dynamique de l’abdication constante que d’une négation dialectique. Le nihilisme ingénu c’est le « non parce que oui ». Le « non » apparemment gratuit qui, néanmoins, n’est pas une critique totale. C’est l’artiste que arrête de lutter pour pouvoir continuer à croire à la lutte, c’est le jeune qui nie le passé parce qu’il n’a eu que le présent, c’est le fils de famille de classe moyenne et de lycée privé qui nie l’Etat parce que le marché le lui a enseigné.

3. Frustrations

Dans les call centers, même ceux qui ont vu leurs promesses violées montrent une forte résistance aux issues collectives qui sont perçues comme pénibles, inutiles. Le destin est perçu de manière individuelle et non collective. Dans une logique qui exacerbe et érige l’individualisme comme unique moyen légitime de bénéfice, les corps et les désirs collectifs sont liés à l’inutile, au lest en opposition à la légèreté et à la malléabilité requises par le marché. La libre coopération est invisibilisée. Elle n’existe pas, elle est utopique, ou elle est trop coûteuse en termes d’affection et de temps. Peut-être que les images de coopération collective ne passant pas par le marché sont encore trop syndicales, trop partidaires, ou pire même, trop vagues. De là vient que le collectif n’apparaisse jamais comme un possibilité de transformation, mais plutôt comme une friction maladroite dans les engrenages du mécanisme d’horlogerie divin du quasi parfait capitalisme.

C’est pour cela que l’idée de lutte ne s’incarne pas : elle ne fait pas chair, elle ne prend pas corps. C’est que sans un commun ou sans tendance au commun il n’y a pas de corps, seulement des entéléchies4, des âmes solitaires. Les calls centers le savent, ils savent les plaisirs des êtres solitaires et pour cela offrent des narcotiques pour l’âme. Ils alimentent un monde qui n’est pas celui du travail, ils offrent une réalité subjective que la lutte ou la recherche d’une puissance collective endommagerait.

L’opérateur téléphonique peut tolérer le travail précisément et en tant que sa relation avec l’entreprise n’est jamais prise comme un travail. Il y a un discours soigné et préparé qui a pour clair objectif d’éviter toute mention classique liée au travail : tu ne signes pas un contrat, tu signes une bourse ; tu n’as pas un salaire, tu as des bons ; tu n’es pas un travailleur, tu es un agent ; tu n’as pas de compagnons de travail mais une famille ou une équipe. Se reconnaître comme corps exploité, comme main d’œuvre bon marché, c’est se reconnaître précisément comme celui pour lequel on n’est pas préparé : on est travailleur et non créatif comme on nous l’a promis. Lutter suppose d’intérioriser la relation de subordination avec l’entreprise, ce qui génère en vous tout type de résistances, d’autant plus violentes dès qu’il s’agit d’éviter « un face à face », « un main à la main » avec ses propres frustrations.

L’abandon ou l’abdication du nihilisme ingénu ou faible n’affecte donc pas la relation avec l’entreprise mais avec les stratégies de lutte, mêmes celles que prennent comme point de départ un sujet fragile : telles alternatives (abandon vs. lutte et transformation) ont l’habitude de se résoudre par le biais de la démission : fuir la friction. Se laisser porter vers d’autres airs, disponible à la rencontre de nouveaux « possibles ». Ce choix, néanmoins, implique de renier toute recherche d’une subjectivité collective de lutte, à venir : faible et fragile pour le moment, mais en processus de composition. On choisit la fugue solitaire en quête d’une promesse plus effective de paradis imaginaires.

4. Les paradis privés

Dans notre société, et plus encore pour les jeunes, le paradis est conçu comme un lieu privé, exclusif, isolé de l’agitation du monde et du reste des humains, auquel seuls quelques uns peuvent accéder. Le paradis ou les paradis ressemblent beaucoup plus à une maison dans un country5 avec piscine olympique en ciment qu’à un jardin magnifique et exubérant ou tout pousse librement. Le paradis est le lieu pour une seule personne, un lieu exclusif, qui n’est pas pour tous. Le box du call center est seulement la perversion du paradis, son inversion spectaculaire. Nous y sommes seuls mais cette solitude nous torture. Le problème alors n’est pas l’idée même de paradis, la perception individuelle du destin, le problème c’est le côté imparfait du rêve ! Ceux qui n’ont pas pu encore atteindre le paradis, dessiné sur mesure, espèrent se tenir compagnie entre eux, soutenant leurs solitudes, les amoncelant les unes contre les autres.

L’isolement comme condition et fin de toute vie se présente ainsi comme un des premiers obstacles à abattre, à l’intérieur de soi et avec d’autres. Les relations dans la lutte sont différentes du lien misérable sans engagement de la coopération capitaliste. Néanmoins, quand l’option est d’assumer la lutte dans une solitude, le lien capitaliste parait redevenir plus consistant parce que le « être contre », dans la majeure partie des cas, est un être contre « seul », réellement seul. De là à la culpabilisation et à l’individualisation du problème, il n’y a qu’un pas. Si les liens sont fragiles lorsqu’on obéit, ils peuvent être encore plus fragiles lorsqu’on résiste. C’est ainsi, pour le moins dans un premier temps. Et plus encore aujourd’hui quand les luttes se développent sur un mode local et à la fois très décentralisé, parce qu’il n’y a rien de facile à trouver des sites d’agrégation collective qui permettent d’élargir les résistances. Il est beaucoup plus facile, en tout cas, de former de nouveaux espaces de réunion que de les trouver déjà faits.

5. La mobilité fonctionnelle

Là apparaît l’abandon, l’abdication comme figure déterminante de notre époque. Avant que quelque chose se concrétise, on en sort. Rien n’atteint le niveau d’engagement suffisant pour nous retenir. Nous jurons être ouverts à l’imprévu, au contingent, au surprenant mais en réalité nous sommes la classe la plus perverse de conservateurs : notre vie même est une précaution devant la vie, une stérilisation du futur. Personne ne sait pour quoi, mais l’important est de se maintenir disponible. Comme les personnages de Beckett, une attente sans sens nous rend idiot. Nous nous défaisons de tout lien comme si il s’agissait d’un fléau. Si, avant, l’abandon et la mobilité mettaient en échec les structures rigides du système6, aujourd’hui dans une économie de procès, la mobilité apparaît plutôt comme reproduisant les nécessités de l’axiomatique capitaliste.

L’abandon ingénu est le faux mouvement de l’abdication qui en fin de compte est toujours plus bénéfique pour les entreprises et, plus qu’une fugue créatrice, elle termine en circonvolution, un tour sur lui-même du système, un mouvement circulaire qui se conclut au point précis où il recommence. Il s’agit d’un mouvement faible qui cherche le renouvellement de la disponibilité. La fuite est circulaire : on fuit, on s’échappe, de manières faibles ou ingénues, et le système promeut le circuit mouvant de ces postes du bas de la hiérarchie capitaliste. Parfois, ce qui peut soutenir la permanence est une promesse d’ascension (vers le haut), mais lorsque cette promesse se montre fausse, le mieux est de continuer à se mouvoir. Peu sont ceux qui restent pour lutter : moralistes ou militants convaincus. On pourrait presque dire que la condition de toute action est de ne pas croire en elle. Comme dit Houellebecq : « Le fait que nous ne croyons pas aux choses que nous faisons ne veut pas dire que nous ne les faisons pas ». Cela est le nihilisme ingénu : croire qu’il suffit de ne pas croire. D’une certaine manière le désir d’abandon est plus fort que le désir de transformation. L’autre face du désir connectif, c’est le désir dispersif de l’abdication qui rend intolérable n’importe quel engagement à long terme.

Préférer l’incertitude certaine de la dispersion à l’incertitude imprévisible d’un collectif pour construire. Nihilistes sans principes à nier, nous atteignons le paroxysme du nihilisme au moyen du désir : « Je ne sais pas ce que je veux, mais je le veux maintenant ». Et dans ce non savoir, qui est aussi une forme de non vouloir, nous nous trouvons attrapés, tournant sur nous-même, sans sens, sans direction, ayant perdu tout engagement avec le monde et avec nous-mêmes.

6. Un « non » qui accepte

La croyance se présente comme étant plus faible que l’acte. Celui qui agit ne sait pas en quoi il croit ou, directement, il croit ne croire en rien. Cette désarticulation apparente entre croyance et acte est constitutive du nihilisme ingénu, et la clef de son fonctionnement. Nous disons « apparente » parce que, à la rigueur, la croyance survit sous le nouveau régime de spiritualité, mais comme subordonnée à l’acte. Celui qui agit croit ne pas croire, mais la croyance persiste maintenant dans l’attachement qui habilite l’acte et l’adhère au monde. Il surgit ainsi une incapacité radicale de rendre compte de l’acte lui-même, et de soutenir ses effets. Un croire aussi faible que son vouloir. Le nihilisme ingénu est un vouloir faible déguisé en non vouloir. Sa mauvaise foi consiste à se présenter comme négateur, quand son effet est celui d’une légère, très légère acceptation. Insolite modalité du « non » sans risques. Plus un « ne rien faire » qu’une opération consistant à délier ; plus une négation inertielle qu’un acte ayant une capacité de négation. Un « non » qui est quasiment un « oui » : oui au déliement ou au lien minimum et éphémère ; une manière de traverser le néant jusqu’à la prochaine connexion.

Ce nihilisme paradoxal confirme le néant préalable (on se replie sur l’intolérable comme si sa force dissolvante lui restituerait l’être). Il se met du côté de l’état des choses à chaque fois qu’il évite l’émergence de logiques hétérogènes, collectives, constructives ; à chaque fois qu’il bloque les possibilités qui pourraient surgir. Il n’impose pas son néant actif au néant du sens capitaliste mais il aboutit à lui. L’abdication-disponibilité s’autoproduit comme une plasticité anorexique, malléable et disposée.

Le vieux nihilisme nécessitait un travail du NON. Aujourd’hui, via l’abstention7, on refuse tout labeur. Le « nouveau capitalisme » interprète, pense et exploite cette absence de situation, offrant un espace de connectivité, et un peu d’argent. L’entreprise se met ainsi en « série » avec le reste de l’expérience vécue. Si le vieux nihilisme, dans ses meilleures expressions, aspirait à néantiser les valeurs, celui-là se conforme à croire à son non croire, il se conforme aux valeurs qui ne réclament aucune foi : on ne nous demande plus que nous croyions mais seulement que nous fonctionnions. Toute foi est quelque chose dont on peut se passer. Toute lutte est folle et redondante. Avoir une foi, c’est tomber dans un excès d’adhésion inutile. Pourtant, il doit avoir, encore, quelqu’un qui persiste dans son désir d’inventer un monde.

7. Négation sans subversion

Le nihilisme ingénu, c’est nier sans subvertir les valeurs. C’est la table rase pour être disponible à tant de valeurs du marché que nous avons besoin de faire nôtres. Mais ce n’est pas table rase cartésienne, sujet qui s’enferme et s’éloigne du monde, mais un raturage-effaçage en mouvement ; c’est une négation nomade. Il n’y a pas besoin d’avoir cru en quelque chose pour être nihiliste : c’est cela la magie du nihilisme ingénu. C’est un abandon inerte, et quand bien même cela n’est pas suffisant, l’inertie s’effondre et nous étouffons ; il n’y a déjà même plus d’inertie mais une inertie en ruine.

Plus qu’un corps vibratile, comme dit Suely Rolnik8, nous nous convertissons en corps oscillants « se mouvant sans cesse pour ne pas arriver ». Le nihilisme ingénu se rattache à une génération qui sent que rien n’est pour elle, mais qui ne sait pas non plus comment s’armer, comment se constituer de manière autonome. Un désir révolutionnaire de transformation plus fort que le désir nihiliste de l’abandonner tout entier sera-t-il possible ?

1 Spirituel : un changement qui se passe dans l’esprit. Ce changement peut-être, comme pour la révolution mentionnée ici, une dégradation. [NW : Note du transcripteur, N. Wirz] 2 Fractal, définition de Wikipédia : « On nomme fractale ou fractal (nom masculin moins usité), une courbe ou surface de forme irrégulière ou morcelée qui se crée en suivant des règles déterministes. Le terme » fractale « est un néologisme créé par Benoît Mandelbrot en 1974 à partir de la racine latine fractus, qui signifie brisé. » [NdT] 3 Paradoxe : c’est bien un processus d’intelligence collective, mais faible, car basé sur l’abdication (voir plus loin). [NW] 4 Entéléchie, définition du Petit Robert : Chez Aristote, Etat de perfection, de parfait accomplissement de l’être, par opposition à l’être en puissance, inachevée, incomplet. [NdT] 5 Country : Quartier privé de résidences secondaires de campagne. [NdT] 6 Cf les stratégies de squat, la Sécession selon Tiqqun, etc. [NW] 7 [NdT : L’abstention est l’action de s’abstenir de faire quelque chose avant d’être le fait de ne pas voter...] 8 Suely Rolnik y Félix Guattari, Micropolíticas. Cartografías del deseo, Tinta Limón Ediciones, Buenos Aires, 2006. [NdT : Micropolitiques, Ed. Les empêcheurs de penser en rond, 2007, 488 p., Paris]


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